La filière viticole française doit faire actuellement faire face à une série de défis qui affectent la profession, et plus particulièrement les exploitants indépendants ou d’une taille trop modeste pour pouvoir amortir l’ensemble des chocs. La chute des cours fait partie de ces problèmes qui ne peuvent se résoudre que sur le long terme.
Les cours du vin déclinent. C’est particulièrement vrai pour le rouge, dont les cours sont passés d’environ 55 euros l’hectolitre en décembre à 38 aujourd’hui. En dépit des contrats conclus, beaucoup de négociants tentent, de ce fait, de revoir les prix à la baisse. « Le monde agricole va finir par disparaître. On ne survit même plus avec ce que nous touchons de la cave coopérative : 3 000 euros par mois contre 6 000 voici quatre ans », explique au Figaro un exploitant des Pyrénées-Orientales.
En 2007, la production française a connu une nette baisse « pour la deuxième année consécutive (– 11 % par rapport à 2006). Les stocks à la propriété de début de campagne, estimés au 31 juillet 2007, sont aussi en diminution. Par conséquent, les disponibilités en vin françaises sont prévues à la baisse pour 2007/2008 avec 84,4 millions d’hectolitres (– 9 %) », selon une note du ministère de l’agriculture.
La consommation de vin fait par ailleurs l’objet de différents chiffres et rumeurs qui se superposent. « La consommation de vin en France est de 43 litres de vin par an et par habitant en moyenne, au niveau de l’Espagne et de l’Italie, et non de 54 litres comme l’indique l’Insee », tient à préciser Jérôme Baudoin, président de l’Association de la Presse du Vin.
La concurrence étrangère fait aussi du tort aux exploitants. En un an, de mai 2001 à mai 2002, l’Australie a exporté plus de 400 millions de litres de vin, et ce pour la première fois. Au Royaume-Uni, la part de marché des vins français ne cesse de reculer (25% en 2001). Aux Etats-Unis, les exportations de vins australiens ont été multipliées par huit depuis 1991, et les vins chiliens ne cessent de prendre des parts de marché aux vins de l’hexagone. La nouvelle tendance provient d’outre-Méditerranée: la production du Maghreb représente déjà pas moins de 146 millions de litres.