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Les transporteurs tentent de réduire leurs émissions de CO2

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Les gains économiques et le renforcement de la législation incitent les transporteurs à développer des actions concrètes pour réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. Les clients se déclarent prêts à les suivre.

En faisant établir le bilan énergétique de ses jus d’orange, Tropicana a tenté de démocratiser les notions d’emprunte écologique et d’émissions de CO2. La démarche a été saluée au sein de la filière. Parmi les postes générant le plus d’émissions de dioxyde de carbone, le transport occupe une place prépondérante. Au-delà des seules considérations écologiques, la question des coûts est aussi prise en compte par les entreprises, qui comptent bien agir sur ce moyen d’allier respect de la planète et gains économiques.

Selon une étude publiée par l’hebdomadaire The Economist, sur un panel de 528 dirigeants de grandes entreprises à travers le monde, 73 % font de l’amélioration de leur facture énergétique une priorité pour les deux ans à venir. La rénovation des bâtiments est le facteur le plus cité dans ce domaine (62 %), tandis que 42 % comptent s’en remettre à l’optimisation de leurs process, en réduisant les transports.

Les transporteurs tentent, de leur côté, d’améliorer leurs performances afin de pouvoir jouer une carte écologique auprès de leurs clients. En 2005, le transport routier représentait 73 % des émissions totales de CO2 du secteur des transports, tandis que l’aérien représentait 12 %, le maritime 10 % et le fret ferroviaire 2 %. Les nombreuses mesures concertant les infrastructures ferroviaires contenues dans le plan de relance devraient favoriser ce dernier, initialement poussé par le Grenelle de l’Environnement, ainsi que les échanges routiers. Les acteurs de cette branche tentent, pour ajouter à ce potentiel une valeur environnementale, de se responsabiliser.

Des actions concrètes dans chaque secteur

Dix transporteurs ont signé, en décembre dernier, une charte de réduction des émissions de C02. Un objectif devra être chiffré par chacune des entreprises, un plan d’action défini (sur quatre leviers : le carburant, le véhicule, le conducteur et les flux) et un rapport communiqué chaque année pendant trois ans à l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie. « Grâce à nos actions pour réduire notre consommation de carburant et les émissions de CO2, nous avons économisé 300 000 litres de gazole, et nos conducteurs ont fait passer leur consommation de 35,5 litres au cent à 34 litres », expliquait à l’Officiel des transporteurs Philippe Miguel, responsable qualité chez Veynat Transports, en Gironde. Au-delà de ce bénéfice financier, l’initiative fait surtout suite au vote de l’écotaxe, en octobre dernier, sur les poids lourds. La mesure, qui s’appliquera dès 2011, sera prélevée sur les camions de plus de 3,5 tonnes qui circulent sur le réseau routier (à l’exception des autoroutes). Un amendement du gouvernement prévoit toutefois de prendre en compte l’impact de cette mesure sur les entreprises.

Dans l’aérien, les professionnels tentent également de s’adapter à cette nouvelle donne. Une convention, signée le mois dernier entre les organisations représentatives du secteur et les autorités, prévoit trois objectifs : l’amélioration de la performance environnementale des aéroports, la diminution de moitié – d’ici à 2020 – de la pollution des nouveaux avions et la poursuite de la modernisation des flottes, ainsi que la réduction de 50 % du bruit perçu par les riverains (uniquement en région parisienne à l’heure actuelle). A la décharge des acteurs du Un avion n’emprunte pas d’infrastructures au cours de son parcours, mais seulement lorsqu’il est au sol : les marges de manœuvre semblent plus larges dans cet univers.

Sur les eaux, la réduction des émissions de CO2 est également de mise. Le transport maritime international représente plus de 80 % du commerce mondial en volume, mais est encore exclu du protocole de Kyoto qui fixe un calendrier de réduction des gaz à effet de serre. Même si les émissions de dioxyde de carbone restent relativement faibles par rapport aux quantités transportées (entre 3,1 % et 4,1 %), elles sont amenées à grimper dans les années à venir jusqu’à 200 % en 2050. L’Organisation maritime internationale, qui se contentait jusque-là de mettre en place des méthodes de calcul des émissions, est récemment passée à la phase pratique en émettant des propositions portant principalement sur la composition des carburants. Une réglementation contraignante devrait prochainement être adoptée par l’institution.

Des firmes ont d’ores et déjà pris des dispositions pour améliorer leurs performances écologiques : la compagnie nippone NYK a imposé une réduction de la vitesse de sa flotte, qui a engendré un recul de 25 % de la consommation de combustible, tandis que l’armateur CMA-CGM dispose sur ses bateaux des moteurs à injection électrique. La mesure la plus originale revient au porte-conteneurs allemand Beluga-SkySails, doté d’une aile volante en plus du traditionnel moteur. Pour prouver que les tentatives de réduire les rejets polluants ne sont pas que du vent.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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