Les investisseurs sont en proie à de multiples interrogations à même de provoquer un yo-yo inattendu sur les marchés du pétrole. Hier soir, le Light sweet crude, côté à New York, à terminé la séance à 95,46 dollars, en hausse de 2,19 dollars par rapport à mercredi. Il a repassé la barre des 96 dollars ce vendredi.
Trois facteurs peuvent expliquer ce rebond: d’une part, le conflit entre les Etats-Unis et le Vénézuela, qui font peser une menace sur une économie très dépendante de l’or noir. Premiers consommateurs mondiaux d’or noir avec un quart de la consommation mondiale, les Etats-Unis font preuve d’une dépendance difficilement réduisible. Quatrième exportateur de brut vers les Etats-Unis derrière le Canada, le Mexique et l’Arabie Saoudite, le Vénézuela menace de « ne plus envoyer une goutte de pétrole vers l’empire des Etats-Unis« . En cause, l’octroi par une décision de justice d’une cour fédérale du gel de 300 milliards d’actifs de la compagnie pétrolière publique vénézuélienne en faveur d’Exxon Mobil. La major américaine avait du plier bagage de de la région pétrolière de l’Orénoque l’an passé. « Il m’est impossible d’imaginer que les Vénézuéliens aillent jusqu’au bout, mais tant qu’il y a cette incertitude, ça continuera à avoir un impact haussier« , explique à l’agence Reuters Tony Machacek, de Bache Commodities.
D’autre part, la croissance inattendue de l’économie japonaise, avec un bond de 0,9% au quatrième trimestre 2007, supérieure aux prévisions à 0,4%. Troisième consommateur mondial d’énergie, le Japon affiche un besoin en hausse permanente d’or noir, ce qui accroît les inquiétudes quant au niveau des réserves mondiales. Enfin, la progression de 0,3% des ventes de détail aux Etats-Unis pour le mois de janvier tendent à éloigner temporairement la menace d’une récession de l’économie, ce qui se révélerait un scénario noir pour les compagnies pétrolières.
Un facteur nuance cependant ces inquiétudes: les stocks de brut américains sont apparus en progression pour la cinquième semaine consécutive, une information potentiellement rassurante. La hausse s’est élevée à 1.1 million de barils pour atteindre 301.1 millions à la semaine close au 8 février. Les analystes tablaient cependant qur une progression de l’ordre de 2,7 millions de barils. Les stocks actuels restent en deça de ce qu’ils étaient il y a un an, inférieurs de 6,5% sur la même période.
Total face à un manque de sitesEntreprise la plus riche de France, Total doit faire face à la montée des nationalismes pétroliers et aux troubles géopolitiques, qui entravent ses projets d’exploration-production. Faute de ne pouvoir investir au niveau qu’ils le souhaiteraient, les pétroliers redistribuent une large partie de leurs profits aux actionnaires. Ils n’ont en effet plus accès qu’à 18% des lieux de production sur le globe. Les investissements s’élèveront toutefois à 15 milliards d’euros. L’enjeu est considérable pour la compagnie pétrolière, qui n’a qu’une chance sur cinq de dénicher un gisement de pétrole exploitable. Leur rentabilité dépend aussi de l’évolution des cours. |