Ils sont de nouveau en odeur de sainteté. Plusieurs années après les lois règlementant les ouvertures de surfaces commerciales et ayant mis un frein à leur expansion, les hard-discounters sont de nouveau perçus comme des éléments étant en mesure de répondre aux inquiétudes sur le pouvoir d’achat. Le rapport remis par le fondateur de Poweo Charles Beigbeder à la fin de l’année 2007 évoquait précisément ces questions relatives à la consommation low cost.
« Il y a eu une baisse des volumes dans les hypermarchés et les supermarchés trois mois de suite entre janvier et mars, pour la première fois depuis 2001. Les volumes ont baissé de 0,2% en janvier, de 0,5% en février et de 0,9% en mars« , a expliqué aujourd’hui Olivier Geradon de Vera, président du cabinet Iri, à l’occasion d’une conférence de presse de l’Institut de liaison et d’études des industries de consommation. En revanche, les parts des hard-discounters « augmentent les volumes de vente depuis le début de l’année. L’inflation de l’offre, à références constantes, comme l’augmentation du prix du panier d’achat se sont accélérées au cours des quatre derniers mois, après une longue période de relative stabilité« , a-t-il ajouté sur la base d’études conduites par Nielsen France. L’inflation s’est élevée à 3,2% en mars, selon l’Insee. Les prix dans l’alimentation ont augmenté de 5,3% sur un an. Les prix des produits frais enregistrent une progression de 3,6% par rapport à mars 2007 et ceux des autres produits alimentaires gagnent 5,6%.
Afin de pouvoir permettre le redéploiement des Aldi, Lidl et autres Leader Price, la loi sur la modernisation de l’économie qui sera présentée le 30 avril prochain comprend le relèvement de 300 à 1.000 mètres carrés du seuil des ouvertures soumises à autorisation (selon Challenges, entre janvier 2007 et février 2008, la Commission nationale d’équipement commercial a rejeté trois demandes sur quatre d’ouvertures de ce type de commerces). Les négociations des tarifs entre distributeurs et industriels seront également assouplies. Autant de points forts pour le maxidiscompte, importé d’Allemagne et s’intégrant aux cultures de groupes bien établis, tels Carrefour (Ed), Intermarché (Netto) ou Casino (Leader Price).