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Les fonds d'investissement confiants pour l'avenir

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Les gérants de fonds adoptent une posture résolument optimiste et offensive, déterminés à orienter la sélection de leurs investissements sur des critères socialement responsables.

Fonds d’investissement (2). La crise serait-elle en train de se terminer pour les fonds d’investissement ? La question se pose après la publication des résultats du baromètre d’Aélios Finance, au début de l’été. Adressé à l’ensemble des fonds français, le sondage fait ressortir que 39 % des fonds de capital-investissement continuent de recevoir un nombre croissant de dossiers par rapport au semestre précédent. Ils ne sont que 29 % à estimer la quantité de dossiers en recul. La qualité des dossiers est jugée bonne par 66 % des fonds, un critère dont l’importance s’est accrue avec la crise.

En dépit de ces résultats globalement positifs émanant des fonds, « les entrepreneurs souhaitant lever des fonds pour tirer parti des opportunités que génère la crise devront toutefois s’attendre à une concurrence rude et une prudence renforcée des investisseurs », selon la banque d’affaires à l’origine de l’enquête. Même s’ils expriment des doutes quant aux valorisations des entreprises, les gérants de fonds s’affirment prêts à investir, une attitude résolument offensive qui constitue une porte vers la sortie de crise. La reprise semble se préparer dès maintenant.

Cette posture des fonds d’investissement est une bonne surprise après la tempête qu’ils ont dû traverser ces derniers mois. A titre d’exemple, la valeur du fonds European Fund de l’américain KKR est passée de 5,75 milliards de dollars à 2,9 milliards en l’espace de quatre ans: cette chute, précipitée par l’amplification de la crise financière au dernier trimestre 2008, illustre les conséquences désastreuses de dépréciations d’actifs en chaîne. Les marchés, chahutés, n’ont pas aidé à limiter la casse. Les sociétés spécialisées accusent le coup: les rendements sur un an dans le capital-investissement ont chuté de 27,6 %.

Les professionnels du private equity (secteur qui concerne les titres financiers de sociétés non-cotés) sont, eux aussi, dans la tourmente. Les rachats d’entreprises par effet de levier (LBO), qui s’étaient multipliés au cours de ces dernières années, sont désormais sur la sellette faute de soutien de la part des banques. Les sociétés chargées du rachat recourent le moins possible à leurs fonds propres et recourent essentiellement à l’emprunt: ce mécanisme qui a permis la reprise d’entreprises aussi connues que Numéricable, Picard, Europcar ou Legrand est aujourd’hui en train de se gripper.

L’ISR tend à s’imposer

Dans ce contexte tourmenté, de nombreux fonds tentent de se racheter une conduite et se rapprochant de principes dits socialement responsables. Chez Axa Private Equity, spécialisée dans les LBO, l’analyse de critères environnementaux et sociaux est désormais en passe de devenir systématique: au-delà des potentielles performances d’une société sur le long terme, son impact sur la planète ainsi que l’attention qu’elle porte à ses collaborateurs ou les actions qu’elle mène s’avèrent être des motifs d’investissement aussi forts que les seules considérations financières.

Entre novembre 2007 et novembre 2008, le nombre de fonds ISR a progressé de 23 %. Les critères extra-financiers permettent d’en savoir plus sur les sociétés concernées, une variable qui devient essentielle. Financière de Champlain, société de gestion d’actifs spécialisée sur ce créneau, a vu ses actifs ne cesser de croître entre 2004 et mi-2007, où ils ont atteint 670 millions d’euros. L’investissement socialement responsable semble donc avoir de beaux jours devant lui.

Ce renforcement de l’attention portée à l’activité et l’impact des sociétés renforce l’attractivité des fonds d’investissement, pour le co-président de Barclays Private Equity Europe, Gonzague de Blignières. Il expliquait récemment au Journal des Finances que « pour la plupart des entreprises, surtout de taille moyenne, il vaut mieux aujourd’hui avoir un fonds à son capital, capable d’investir, que de se trouver dans l’incapacité de lever des capitaux en Bourse ». Un motif quasi-imparable à l’heure actuelle !

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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