Un mois après une mobilisation en demi-teinte (le 15 mai dernier, 50% des enseignants étaient en grève, un tiers des agents de l’Etat et peu de perturbations dans les transports publics), trois syndicats appellent de nouveau à une journée d’action, le 10 juin prochain. Les retraites ne constituent plus le leitmotiv des organisations, qui tenteront cette fois-ci de rassembler autour de la question de l’emploi et des réductions d’effectifs.
La Révision générale des politiques publiques, prévoyant ces fameuses suppressions de postes, constitue aux yeux des trois syndicats « un outil de casse sans précédent pour l’ensemble de la fonction publique (…) mis en œuvre sans débat public, sans que soit posée la question des millions de services publics et celle des besoins des usagers et des citoyens », selon le communiqué commun qu’elles ont publié. La question sensible du pouvoir d’achat sera aussi au coeur des revendications. Les organisations décrient « les pertes de pouvoir d’achat des personnels et le nouvel écrasement des carrières qui va résulter de la conjugaison du relèvement du smic et de l’insuffisante revalorisation du point d’indice« .
« Remise en cause du droit de grève »
« Le mouvement massif de grève et de manifestations du 15 mai n’a reçu aucune réponse si ce n’est l’annonce d’une inacceptable remise en cause du droit de grève« , pointent du doigt la CGT, la FSU et Sud-Solidaires, évoquant les annonces sur le service minimum d’accueil dans les écoles effectuées le soir même par Nicolas Sarkozy. Le dispositif, toujours retoqué par les élus de l’opposition, pourrait devenir à terme obligatoire. « Tout enfant scolarisé en maternelle ou élémentaire publique y est accueilli pendant le temps scolaire obligatoire. Sauf motif imprévisible, lorsque les enseignements ne peuvent pas être dispensés, il bénéficie d’un service accueil« , indique le projet de loi.
Au-delà de la seule journée du 10 juin, la CGT, la FSU et Sud-Solidaires appellent à faire de la semaine du 9 au 13 juin une période d’actions et de médiatisation de leurs revendications. Les perturbations pourraient se faire davantage persistantes à la SNCF, où la CGT-Cheminots a proposé aux syndicats une journée de grève reconductible à partir du mardi 10 juin. Les revendications sont différentes; il s’agit ici de protester contre la partie sociale de la réforme du fret.
Cette journée du 10 juin s’annonce importante pour les syndicats, qui tenteront de mobiliser les foules à moins d’un mois d’intervalle. L’aspect hétéroclite des revendications s’annonce d’ores et déjà comme un obstacle à la potentielle réussite des actions qui seront menées; tout comme l’adhésion d’une large partie des Français au projet de service minimum d’accueil dans les écoles.