Les contraintes législatives et les avantages économiques constituent les principales motivations pour développer une politique environnementale au sein des entreprises.
Selon une enquête mondiale réalisée par Experian Business Strategies Ltd., 53 % des dirigeants français affirment qu’ils ne mettraient pas en place de politique environnementale si celle-ci présentait des effets négatifs sur les profits, un chiffre qui s’élève à 43 % au niveau européen. « Ces résultats montrent bien que toute politique de développement durable, pour être intégrée au coeur de la stratégie, doit faire la preuve de son impact sur la performance économique et financière de l’entreprise », expliquait récemment à Newsmanagers Robin Edme, associé au cabinet Grant Thornton Ecodurable.
D’une manière globale, cette enquête illustre le difficile passage des entreprises à l’instauration profonde de pratiques favorables à l’environnement, une attitude qui doit être diffusée, pour être efficace, à l’ensemble d’un groupe ou d’une entité. Les chefs d’entreprise danois, finlandais et allemands sont les plus favorable à la mise en place de tels comportements, tandis que les managers belges et chinois semblent, en revanche, plus dubitatifs quant aux effets produits par ces comportements.
Les profils multiples présentés par les firmes peuvent être à l’origine des différences dans la mise en place de pratiques vertueuses pour l’environnement : certaines entreprises sont contraintes de s’approvisionner auprès de fournisseurs dont la chaîne de fabrication et d’approvisionnement est peu tournée vers le climat et le respect de la planète, tandis que d’autres y passent soit par intérêt économique, soit par nécessité en termes d’image. La plupart des PME s’engagent dans le développement durable par contrainte : les cahiers des charges sont de plus en plus exigeants en la matière, et la législation tend continuellement à se renforcer.
Un concept global
Pourtant, au-delà de ce passage « forcé » au vert, nombre d’entreprises – en particulier de grands groupes exposés internationalement et médiatiquement – peuvent se retrouver parmi des enjeux stratégiques aujourd’hui essentiels : la satisfaction des consommateurs « verts » permet d’accroitre les parts de marché, la position concurrentielle s’améliore, et les coûts de production, même s’ils peuvent être marqués par des investissements initialement conséquents, sont à-même de diminuer par une attention portée aux quantités utilisées et par des processus moins consommateurs d’énergie.
Dès 2003, l’Observatoire des PME publiait une étude selon laquelle les patrons de PME intégraient des questions environnementales dans la gestion de leur entreprise pour trois raisons principales : par conviction personnelle, pour s’adapter à la législation en vigueur et pour améliorer l’image de leur entreprise, les gains générés par cette adaptation n’étant alors pas scrutés de près. Il s’agit prolonger des comportements éco-responsables largement diffusés dans la société, par les médias et les actions de sensibilisation.
Dans ce contexte, la notion de Responsabilité sociale des entreprises, à l’ordre du jour du sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, prend tout son sens. Au-delà de l’environnement, des critères sociaux et éthiques sont appréhendés par les entreprises, qui inscrivent ainsi leur processus « vert » dans une démarche globale, à la fois tournée vers le respect de la planète et de l’Homme. Un concept élargi qui peut permettre de débloquer les réticences.