Des réformes trop lentes et un manque de confiance patent marquent l’opinion des dirigeants.
La politique menée par le gouvernement ainsi que la conjoncture provoquent l’appréhension des dirigeants d’entreprise, selon un sondage réalisé par CSA auprès d’abonnés à La lettre de l’Expansion*. 54% d’entre eux se déclarent actuellement inquiets, contre 39 % en février.
L’interview télévisée de François Hollande, fin mars, très orientée sur les mesures de soutien à l’économie, ne semble pas avoir eu l’effet escompté, tandis que les mauvais chiffres s’accumulent. 84 % des sondés estiment qu’au cours des trois derniers mois la situation économique et sociale de la France s’est plutôt détériorée. 61 % pensent que cette tendance va se poursuivre au cours du trimestre à venir.
Dans ce contexte, la défiance à l’égard de l’exécutif est très forte : 80 % du panel n’a pas confiance en François Hollande pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays. Ce chiffre grimpe à 87 % pour Jean-Marc Ayrault.
Pour 71% des dirigeants interrogés, l’action des pouvoirs publics dans le domaine économique va plutôt dans le mauvais sens. Ce chiffre s’élevait, en février dernier, à 62 %. L’allègement du coût du travail, la simplification de l’environnement administratif et juridique des entreprises, et l’encouragement de la recherche-développement et de l’innovation constituent les mesures prioritaires pour relancer la compétitivité, selon le panel.
Le manque de résultats visibles et de preuves est pointé du doigt par les sondés, qui trouvent le rythme des réformes « trop lent » à 88%. L’Accord national interprofessionnel est en revanche très bien accueilli, tout comme l’idée d’introduire des actions de groupe (class actions) permettant aux consommateurs de se regrouper et d’obtenir, collectivement, réparation d’un préjudice. L’impact médiatique des procédures pourrait cependant être décuplé. De grandes entreprises et le Medef ont déjà commencé à travailler sur le sujet.
*Enquête réalisée par CSA du 10 au 17 avril, par Internet, auprès de 141 abonnés à La lettre de l’Expansion.