A l’occasion des Trophées internationaux du Calvados Nouvelle vogue, entretien avec Didier Bédu, président de l’Interprofession des appellations cidricoles.
8 millions de bouteilles de Calvados (appellation d’origine contrôlée), 800.000 bouteilles de pommeau de Normandie, 400.000 bouteilles de cidre Pays d’Auge, 150.000 bouteilles de poiré Domfront et 130.000 bouteilles de cidre Cotentin sont produites chaque année, à travers 8000 ha de vergers sur huit départements, à partir de 50.000 tonnes de pommes. A l’occasion des Trophées cocktails du Calvados, organisés les 24 et 25 mars à Caen et dont la finale France se déroule ce lundi à Paris, Didier Bédu, président de l’Interprofession des appellations cidricoles (IDAC), nous présente ces produits.
De quelle manière a évolué la consommation de Calvados, en France et à l’étranger, ces dernières années ?
Didier Bédu – On observe que la consommation des Calvados est de plus en plus qualitative en France et ailleurs, ce qui entraîne une belle croissance des vieux Calvados, notamment à l’étranger. Et c’est une bonne chose, car plus de 50% de la production française de Calvados est destinée à l’exportation. La création des Trophées internationaux des Calvados Nouvelle vogue s’inscrit dans cette démarche de découverte. Il s’agit pour l’IDAC et les producteurs non seulement de montrer mais aussi de démontrer la large palette d’utilisation des Calvados. Une démarche collective complémentaire des démarches individuelles de chaque producteur. C’est à travers ce concours que nous pouvons mettre en avant l’usage des Calvados en cocktails, et plus particulièrement des Calvados jeunes.
Quels leviers avez-vous identifié pour renforcer la connaissance du Calvados chez les consommateurs ?
Il existe plusieurs leviers. Les actions sur le terrain mais également les différents événements et salons qui ont lieu toute l’année. Le spiritourisme en est un autre, et d’importance. Les distilleries de Calvados attirent plus de 170 000 visiteurs chaque année. Aujourd’hui, lorsqu’on vient en Normandie, il est très difficile d’échapper à l’univers du Calvados. Enfin, la compétition des Trophées des Calvados reste un levier essentiel pour nous. Tant en France qu’à l’étranger. Nous sollicitons les barmen professionnels les plus talentueux et les élèves en formation car ce sont eux les bartenders de demain… Et les barmen sont un formidable relais pour faire connaître le Calvados auprès des consommateurs.
Comment avez-vous progressivement adressé la cible des bartenders avec le Calvados, le pommeau, les poirés et le cidre ?
Il y a 25 ans, nous avons constaté que trop peu de cocktails étaient réalisés avec du Calvados. C’est pourquoi, nous avons créé les Trophées internationaux des Calvados Nouvelle Vogue. Ce qui nous différencie par rapport à d’autres compétitions de cocktails, c’est que notre volonté, en tant que producteurs de Calvados, c’est aussi de sensibiliser les élèves en Formation Complémentaire Barman à l’art du Calvados en cocktails. Tous ces candidats sont aujourd’hui des professionnels qui ont appris à le travailler, le connaissent et utilisent le Calvados dans leur établissement. Plus globalement, imaginez que depuis 23 ans, plus de 15.000 barmen ou apprentis-barmen ont shaké du Calvados dans le cadre des épreuves éliminatoires qui se déroulent en France ou à l’étranger pour sélectionner les deux finalistes (professionnel et élève) qui viennent représenter leur pays en Normandie. Le pommeau, les poirés et les cidres, ne sont pas nos produits prioritaires pour les cocktails. Notre cheval de bataille auprès des bartenders, c’est vraiment le Calvados.
Comment s’inscrivent le brut de fût ou le single cask dans les pratiques de l’AOC ?
Cela fait partie des nombreuses innovations réalisées et adoptées par les producteurs. Ceux-ci sont sans cesse à la recherche de nouvelles nuances, de finitions spéciales, de nouvelles palettes aromatiques… ce qui donne souvent naissance à de grands Calvados. Grâce au travail des producteurs, un travail d’explorateurs de saveurs… les Calvados s’inscrivent dans la modernité ! Ils ne sont pas statiques et ne vivent pas dans le passé. Bien au contraire.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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