Les Bourses mondiales ont favorablement réagi à l’action concertée de cinq banques centrales destinée à accroître la liquidité du marché monétaire. Le Cac 40 a clôturé en hausse de 1,33%, et le Dow Jones enregistrait une progression de 2,73% une heure avant la clôture.
« Depuis les mesures coordonnées prises en décembre 2007, les banques centrales du G10 ont continué à collaborer étroitement et à se consulter régulièrement au sujet des pressions sur la liquidité des marchés du financement. Les pressions sur certains de ces marchés ont de nouveau augmenté récemment. Nous continuons tous à collaborer et nous allons prendre les mesures appropriées pour répondre à ces pressions sur la liquidité« , explique la Fed dans un communiqué. La Banque centrale américaine proposera jusqu’à 200 milliards de dollars aux établissement spécialisés en valeurs du Trésor, et ce pendant 28 jours.
La BCE, la Banque du Canada, la BoE (Banque d’Angleterre) et la banque centrale suisse effectueront elles aussi des actions, chacune dans leur zone de compétence. Ainsi, la BCE compte injecter juqu’à 15 milliards de dollars, là aussi en 28 jours. A noter que cette mesure a eu pour conséquence sensible de provoquer une remontée du dollar face à l’euro et au yen.
A l’origine de la crise financière, les subprimes
Le scénario de la crise s’est dessiné aux yeux des acteurs des milieux financiers et politiques. Fin 2006, sont apparues les premières difficultés d’établissements spécialisés dans la distribution de crédits immobiliers à risque, les « subprime mortgage »,destinés aux personnes à faible revenu.
Après l’éclatement de la bulle Internet en 2000, la Fed a ramené par étape son taux d’intérêt directeur jusqu’à 1% en 2004, permettant à ces individus d’accéder plus facilement à la propriété, d’autant plus que les conditions de crédit s’étaient relâchées dans ces établissements. Les foyers ayant contracté des prêts à risques, dits « subprimes », sont très sensibles aux variations des taux, car ils appartiennent à la frange de la population percevant le moins de revenus et la plus endettée. La remontée des taux de quatre points a étranglé ces ménages, ce qui a amené à une explosion du nombre de défauts de paiement.
Plusieurs banques spécialisées dans ce type de crédit sont conduites au dépôt de bilan. La crise se propage à la sphère financière mondiale, car ces établissements prêteurs avaient transformé leurs créances en obligations vendues à des investisseurs du monde entier. La chaîne des refinancements interbancaires s’est retrouvée ébranlée, et l’ampleur de la crise incertaine.