Un nouveau menu chic, mais en phase avec les tendances actuelles : pari réussi aux Ambassadeurs, le bar de l’Hôtel de Crillon, à Paris.
Nouvelle impulsion pour Les Ambassadeurs. Le bar de l’Hôtel de Crillon, place de la Concorde, dans le 8ème arrondissement de Paris, propose depuis le dimanche 4 décembre un menu entièrement renouvelé, aussi bien sur la forme que sur le fond.
Après avoir suggéré ses recettes sur un parchemin, l’établissement a opté pour des plateaux de jeu. Tel un jeu de l’oie, il est possible de sélectionner, à l’aide d’un dé à 16 faces, son cocktail, avec un hommage aux clichés des personnalités parisiennes, comme le reflètent les noms des drinks : l’Élégant, l’Intrépide, l’Engagé, l’Érudit, l’Adulé, la Distinguée, l’Inspirée, les Passionnés, la Connectée, le Frenchy, l’Epicurien (29 euros) et, sans alcool, la Brillante, l’Olympique et les Audacieuses (23 euros). Le graphiste Philippe Dufour a contribué à illustrer élégamment ce parti-pris. “Nous souhaitions conserver un thème parisien”, indique Pierre Legentil, premier barman.
Ayant nécessité près d’un an de travail, la nouvelle offre de cocktails doit répondre aux désirs d’une large clientèle. Lors de la rénovation du palace, en 2017, le bar avait été déplacé à l’entrée, facilitant l’accès des clients extérieurs. “Nous accueillons aussi bien des clients parisiens qu’internationaux. L’Hôtel de Crillon essaie d’avoir une approche moderne du luxe. Un bar d’hôtel se caractérise par la qualité de service, de son hospitalité, mais aussi du divertissement”, explique Kevin Rigault, bar manager depuis septembre dernier après avoir alterné entre les bars, les clubs et l’hôtellerie à Londres et à Paris. Un orchestre est présent chaque soir pour la musique, en live.
Classiques revisités
“L’hôtel a une forte culture classique, mais nous n’avons pas de cocktails classiques à la carte. Il est important d’être dans la création, en apportant des touches modernes aux recettes classiques qui nous sont chères”, décrivent les managers. Une volonté de renouveler l’exercice du bar d’hôtel bienvenue. Il convient de découvrir L’Erudit (Glenfiddich 12 ans Triple Oak, vermouth ambré, amontillado, noisette). Un twist d’un spirit forward, une catégorie de cocktails qui mettent le spiritueux en avant (Manhattan, negroni…) Le whisky est fatwashé à la noisette. Un cocktail sec, fortement marqué par son spiritueux – on se rapproche d’une expérience de dégustation – avec une certaine puissance. Fun fact : le beau glaçon multi-facettes ne bouge pas !
Autre coup de cœur, l’Adulé (Woodford Reserve double oaked, figue, coco, miso). Pour notre plus grand étonnement, la dégustation du drink révèle des notes salées. Du pedro ximenez entre également dans la composition de la recette. Un cocktail qui affirme sa personnalité, en se rapprochant de l’esprit d’un old fashioned, à découvrir éventuellement en after dinner. “Par souci d’efficacité, nous prébatchons certains cocktails, dont celui-ci”, précise Pierre Legentil.
Tendances actuelles
Totalement à l’opposé, la Connectée (Tito’s Vodka, vanille, fruit de la passion, champagne) consiste en une variante de pornstar martini, l’une des recettes qui étaient jusqu’alors les plus demandées, avec jusqu’à 150 cocktails écoulés par mois ! Contrairement à la version originale, le shot de champagne s’efface au profit d’un topping, tandis que le fruit de la passion est clarifié avec du lait vanillé. Un drink qui ne déroutera pas les habitués du célèbre cocktail, qui reste très accessible également, mais qui gagne en douceur, avec d’agréables notes vanillées en fin de bouche. Dans un registre tout aussi gourmand, la Distinguée (Hendrick’s Original, litchi, hibiscus, jasmin) se veut floral et élégant. Pari tenu avec un drink légèrement pétillant, très fruité, proche des saveurs des fruits rouges, aux couleurs chatoyantes, servi dans une flûte.
Des choix qui contrastent avec ceux effectués pour l’Olympique. “Pour la première fois, nous présentons des cocktails sans alcool au même rang que nos autres créations”, souligne Pierre Legentil. Trois recettes originales repérables grâce à la mention 0%, mais qui ne dénotent pas. L’Olympique (Seedlip Garden 108, jus vert, agave, soda au mastiha Mastiqua) conserve une bonne texture grâce au recours à l’aquafaba (jus de pois chiches). Un drink à part entière, loin des représentations liées aux recettes détox.
Le nouveau format du support retenu pour le menu a induit de mentionner dans un carnet, tiré à part, les autres consommations. Les bars des établissements de Rosewood Hotels présentent la particularité de proposer des bières locales. Un choix réjouissant, que l’on ne peut qu’encourager, caractérisé ici par des références signées Gallia (Pantin et Sucy-en-Brie) et Deck & Donohue (Bonneuil-sur-Marne). La Monk (5,3%), une bière brune, vise à répondre à la demande de la clientèle anglo-saxonne pour des recettes proches de la stout. Une IPA, une sour et une bière saisonnière arriveront prochainement.
Les nouveautés du bar Les Ambassadeurs sont à découvrir jusqu’en décembre 2023.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.