« Le mois où le président Bush déclare que l’Etat de l’union est solide, l’économie perd 17.000 emplois, le pire résultat en quatre ans et demi« , a indiqué Hillary Clinton, qui n’hésite pas à railler sévèrement le bilan économique du président américain à l’occasion de sa campagne. Et la candidate n’a pas à chercher bien loin pour étayer sa thèse: l’économie américaine a perdu pour la première fois des emplois depuis cinq ans. 17.000 postes ont été supprimés en janvier, ce qui porte un nouveau coup à une situation déjà difficile.
Le secteur de la construction particulièrement touché
« Le besoin urgent pour le Congrès d’élargir les aides aux chômeurs dans le cadre du plan de relance économique » est établi selon Barack Obama, qui compte lui aussi axer le discours des démocrates sur une économie défaillante qui touche les ménages. « L’économie a créé 95.000 emplois en moyenne chaque mois en 2007, contre 175.000 en 2006« , a expliqué Keith Hall, du Bureau américain des statistiques sur l’emploi. Le secteur de la construction pâtit de la crise des subprimes, à cause d’une baisse du nombre de permis de construire accordés. Depuis 2006, 284.000 emplois ont été supprimés sur ce compte. De plus, 111.000 emplois ont été supprimés dans le secteur financier depuis septembre 2006, dont 2.000 en janvier. Les répercussions des défauts de remboursement ont particulièrement affectés les établissements de crédit.
Le volume horaire de travail hebdomadaire a lui aussi connu une décroissance, 33,8 heures en moyenne pour le mois de décembre à 33,7 heures en janvier. Le commerce de détail, où les temps partiels sont légion, est un des rares secteurs à connaître une embellis, avec 11.000 emplois crées le mois dernier.
Face à cette crise de l’économie, la Fed ne semble avoir d’autre choix que de procéder à de massives baisses de taux afin de tenter d’éviter que les Etats-Unis n’entrent en récession, à savoir une phase de ralentissement succèdant à une période d’expansion. L’inflation, qui s’élève à 4,1% par an et un déficit commercial supérieur à 700 milliards de dollars par an sont autant de données qui devraient inciter Ben Bernanke et le Comité monétaire de la banque centrale américaine à agir avec la plus grande prudence, l’administration Bush à soutenir la mise en place de son plan, et les candidats à l’investiture démocrate à proposer des solutions en s’appuyant sur une réalité vécue par bon nombre de concitoyens.