Le recours aux marchés financiers repart timidement à la hausse, sous l’impulsion des pays émergents.
« Nous continuerons activement à travailler avec les autorités concernées pour étudier et mener à bien la politique par laquelle les entreprises à capitaux étrangers seront autorisées à s’introduire en Bourse dans le pays », a indiqué au début du mois le vice-ministre chinois du Commerce, Chen Jian. Cette déclaration s’inscrit à contre-courant de la politique restrictive menée à l’encontre des investisseurs étrangers par le régime, l’enjeu étant de stabiliser les investissements directs provenant de l’extérieur… et de profiter du rebond des marchés.
L’initiative de la Chine s’inscrit dans un contexte propice aux introductions en Bourse (IPO) : entre les mois de mai et de juin, les indices S&P 500 et CAC 40 ont progressé en moyenne de 35 %, puis, après un léger passage à vide, repartis à la hausse début juillet. Les bénéfices meilleurs qu’attendus affichés par les banques américaines, la demande en hausse d’acier, métal phare du secteur des semi-conducteurs, le plan de relance chinois qui permet au pays d’afficher une croissance de 7,9 % au second trimestre, et la révision à la hausse des prévisions de croissance par les organismes internationaux y contribuent.
76 introductions en Bourse se sont déroulées dans le monde au cours du deuxième trimestre, un chiffre en hausse par rapport au début de l’année, selon une étude d’Ernst & Young. Cette progression est toutefois à mettre en parallèle avec la chute accusée en un an : au deuxième trimestre 2008, ce ne sont pas moins de 269 introductions en Bourse qui avaient eu lieu. La Corée du Sud et la Chine figurent parmi les premiers pays où se déroulent ces IPO, une donnée qui confirme le dynamisme des pays émergents en matière financière. Le seul groupe Brésil-Russie-Inde-Chine a levé 67 % du total des introductions du second trimestre, pour une valeur de 6,6 milliards de dollars. Les pays développés n’ont représenté que 30 % des IPO sur cette durée.
Les entreprises s’introduisent principalement en Bourse sur leur marché d’origine, les échanges internationaux restant grippés par les conséquences de la crise. « Lorsque l’activité reprendra, les premières introductions seront probablement réalisées essentiellement par des sociétés sur leur marché domestique », confirme dans une étude Philippe Kubisa, associé chez Global Capital Markets Group. La Bourse de Shanghai a vu son principal indice croître de 74 % depuis janvier, et celle de Bombay de 50 % : raison de plus pour les firmes des pays émergents de faire appel aux marchés. C’est la Bourse de Varsovie, en Pologne, qui totalise pour sa part le plus grand nombre d’IPO au second trimestre.
Faute de véritables alternatives à la Bourse pour le financement des entreprises et l’épargne de manière aussi puissante, même si la crise a rebattu les cartes dans le secteur, les marchés financiers semblent avoir encore de beaux jours devant eux, soutenus par les pays émergents.