C’est au tour de la banque américaine JP Morgan Chase de tirer la sonnette d’alarme dans le douloureux épisode traversé depuis maintenant un an par les établissements financiers américains. Elle pourrait annoncer une dépréciation d’environ 600 millions de dollars dans ses comptes, en raison de la détention de titres Fannie Mae et Freddie mac, dont la valeur s’est écroulée en Bourse. Le titre Fannie mae a perdu 92 % en un an et Freddie mac 95 % suite aux inquiétudes quant aux défauts de remboursement sur les prêts hypothécaires qu’elles garantissent. JP Morgan Chase détient 1,2 milliard de ces titres. « Le montant exact des pertes qui pourraient découler de ces titres sur nos résultats du troisième trimestre sont difficiles à évaluer, en raison de la volatilité actuelle de ces action« , explique la banque. Ces difficultés s’ajoutent au fait qu’un portefeuille d’obligations adossées à des prêts hypothécaires a perdu 1,5 milliard de dollars en juillet.
Un autre établissement américain, Citigroup, refait parler de lui. Symbole de la crise financière pour avoir été obligé de faire appel à un fonds souverain afin de lever du capital, elle doit aujourd’hui réussir son changement de gouvernance. Le comité exécutif, qui suppléait et agissait au nom du conseil d’administration lors des périodes séparant les réunions de ce dernier, est dissous. Un « comité de gouvernance » en prendra la suite. En décembre, le PDG de Citigroup Charles Prince avait quitté son poste. Citigroup apparaît comme l’une des banques les plus affaiblies par la crise. En juin 2007, elle pointait au premier rang en terme de capitalisation parmi les banques mondiales; un an plus tard elle ne figure plus qu’à la huitième place.
La banque d’affaires Lehman Brothers est elle aussi sur la sellette. La quatrième banque américaine voit son avenir compromis après l’échec d’un potentiel rachat. Elle aurait tenté, sans succès, de céder 50 % de son capital à deux établissements chinois et coréens. Le titre Lehman Brothers a chuté de plus de 80 % depuis le début de l’année 2007; hier soir, le titre était en baisse de plus de 6 % alors que les espoirs d’un rachat s’amenuisent. Cette accumulation de mauvaises nouvelles ne devrait que renforcer les craintes des investisseurs sur des entreprises à l’avenir plus incertain que jamais.