Les banques ne peuvent pas créer autant de monnaie qu’elle le souhaitent, car elles doivent être en mesure de répondre, à tout moment, à une demande de la clientèle qui souhaite retirer des fonds. Lorsqu’elles sont besoin de « monnaie banque centrale » pour satisfaire les besoins de la clientèle, les banques peuvent s’adresser à la banque centrale afin de mobiliser les créances qu’elles détiennent. La banque centrale crédite le compte que la banque y détient, en échange d’une créance. Une banque peut donc obtenir des liquidités de la part d’une autre banque ou de la banque centrale. En augmentant le coût du refinancement des banques, la banque centrale les oblige à réduire leurs activités de distribution de crédit, car elles doivent augmenter les taux de crédits à la clientèle (ou alors leurs profits diminueraient très rapidement, car les ressources qu’elles prêtent coûtent de plus en plus cher), ce qui freine les demandes de crédits. L’ensemble des banques se retrouvent quotidiennement sur le marché pour s’échanger leurs besoins.
Leur action dans la crise financière
Au début des années 2000, les banques centrales ont fortement abaissé leurs taux d’intérêt pour parer aux conséquences de l’explosion de la bulle internet. L’abondance de liquidités et du crédit a été le maître-mot de cette période. L’endettement des ménages a augmenté de manière significative aux Etats-Unis et en Europe depuis 2002, et celui des entreprises depuis 2005. Les rachats par endettement ont été servis par cette politique. A partir de 2004 pour la Fed et de 2005 pour la BCE, les banques centrales ont progressivement relevé leurs taux d’intérêt directeurs. Les banques reçoivent de l’argent en dépôt et s’en prêtent. Dans le cadre de l’Eurosystème, la BCE régule ce marché interbancaire en fixant un taux de référence, aussi appelé directeur, de 4% actuellement. Les banques qui ont besoin d’un peu plus d’argent que d’habitude peuvent, chaque mardi, emprunter auprès de la BCE à condition de déposer en garantie des titres (obligations d’Etat, effets de commerce…). Lorsque les circonstances l’exigent, comme en août dernier, la BCE peut procéder à une injection extraordinaire de liquidités.