La tendance instaurée ces dernières semaines se confirme: les cours du pétrole refluent. Après avoir connu un plus haut à 147 dollars en juillet, les prix des barils de light sweet crude (côté à New York) et de Brent (côté à Londres) dévissent. Ce mercredi, les cours se rapprochaient de la barre des 100 dollars, pour la première fois dépassée en janvier.
A l’origine de cette baisse, un facteur immédiat: l’ouragan Gustav n’a pas provoqué autant de dégâts qu’attendu sur les installations pétrolières. Les investisseurs ont pris note de l’affablissement du phénomène climatique et massivement vendu. La semaine dernière, les cours étaient repartis à la hausse dans l’attente de l’ouragan. Selon le président américain George W.Bush, il est « encore un peu tôt » pour estimer le montant et la réelle mesure des dégâts. La totalité de la production pétrolière avait dû être interrompue dans le Golfe du Mexique, d’où sort un quart de la production américaine. De plus, les Etats-Unis vont puiser 250.000 barils de pétrole dans leur réserve stratégique afin de participer à l’effort de reconstruction.
Facteur de plus long terme, la baisse de la demande soutient également ce reflux des cours. L’Agence internationale de l’énergie, prévoit une baisse de cette demande d’1,3% cette année. « La fourniture de pétrole devrait concorder avec la demande et le contrôle d’un excédent de fourniture est une question qui devrait être étudiée lors du sommet à venir« , a indiqué le ministre du pétrole saoudien Gholam Hossein Nozari. Au sein de l’Opep, l’Iran accuse l’Arabie Saoudite de dépasser ses quotas de producation. A noter par ailleurs que le dollar connaît ses derniers temps une forte remontée. Le billet vert est poussé par des perspectives de croissance aux Etats-Unis meilleures que prévu.
Cette récente baisse des cours n’entame cependant pas de dynamisme des groupes pétroliers et des Etats. Ainsi, le Brésil vient de lancer l’exploitation de gisements martimes en eaux particulièrement profondes. L’AFP rapporte des propos d’analystes indiquant que les investissements nécessaires seraient au minimum de 600 millions de dollars. Le 9 septembre prochain, une réunion de l’Opep s’annonce primordiale pour les mois à venir: le cartel va-t-il réduire sa production afin de soutenir les cours ?