Malgré un financement à des taux bas, le Japon porte une dette « insoutenable ».
Le pays développé le plus endetté au monde est… le Japon. Sa dette publique brute est supérieure à 100 % du PIB, indique la Société Générale dans sa dernière édition d’EcoNote. La faiblesse de l’activité économique a concouru à l’érosion des recettes fiscales, tandis que les plans de relance successifs ont surtout contribué à alourdir le déficit des administrations publiques : celui-ci est passé de 3 % en 1993 à 10 % en 2012 ! L’instabilité politique (sept premiers ministres entre 2007 et 2012) a par ailleurs découragé la prise de mesures fortes ces dernières années.
Le vieillissement de la population (le plus avancé au monde) influe sur la trajectoire « insoutenable » de la dette publique. 24,5 % de la population totale est âgée de plus de 65 ans. Ce chiffre devrait atteindre 37 % en 2025. Le taux d’épargne nette des retraités est inférieur à celui des actifs. La population japonaise en âge de travailler a, quant à elle, commencé à se tasser au milieu des années 1990. Le Japon devrait compter deux actifs pour un retraité en 2025, et un actif pour un retraité en 2050.
Pour répondre à ce défi, le premier ministre Shinzo Abe a engagé de nombreuses réformes, parmi lesquelles l’accroissement de la flexibilité du travail et l’encouragement des femmes à travailler : la hausse de leur taux d’activité, qui s’élevait à 60 % en 2012, est un des leviers, avec l’immigration, pour enrayer le tassement de la population en âge de travailler. Le PIB par tête devra s’accroître de 40 % en dix ans. Le développement des recettes tirées de l’international ainsi qu’une vague de déréglementation et de libéralisations sont également au programme.