Le chômage et l’endettement des pays de la zone euro pèsent sur le moral des cadres.
Les cadres sont inquiets pour l’avenir, et le font savoir. 67 % des cadres sondés dans le cadre du Baromètre ViaVoice/HEC/Le Figaro/France Inter* pensent que, d’ici un an, le niveau de vie se dégradera (pour 43 % d’entre eux « un peu », « nettement » pour les 24 % restants).
Ce niveau de préoccupation se retrouve également dans l’indice synthétique du « moral des cadres », qui s’établit en mars à -51, son second moins bon niveau derrière la mesure d’août 2011. L’indice, dont les chiffres sont proposés à partir de l’année 2004, était alors descendu à -55, en pleine crise de la dette. Les indicateurs macro-économiques pèsent fortement : 85 % des cadres estiment que le chômage augmentera dans les mois qui viennent. De plus, 81 % des cadres jugent « faibles » les opportunités pour faire progresser leur carrière dans les mois à venir.
A titre personnel, 42 % des cadres présents dans l’échantillon croient que leur situation financière se dégradera dans les mois qui viennent. Le spectre d’un risque de contagion des conséquences de la situation financière de certains pays européens plane, l’épisode chypriote, dernier en date, n’étant pas étranger aux opinions exprimées lors de cette vague. François Miquet-Marty et Aurélien Preud’homme, de Viavoice, soulignent l’impact « d’une austérité potentiellement préjudiciable pour la croissance et l’emploi et un endettement des pays de la zone euro qui a affolé les marchés financiers à plusieurs reprises ».
Ce haut niveau de préoccupation franchit également la porte des entreprises. Selon 55 % des cadres interrogés, leurs collaborateurs ne sont actuellement « pas motivés ». Sur un an, ce chiffre se situe dans la moyenne basse, ce seuil ayant été franchi à de nombreuses reprises, en particulier en mai et en octobre 2012.
L’annonce, par le gouvernement, que le déficit public de la France sera sous la barre des 3 % en 2014 (cet objectif était initialement prévu pour 2013) est par ailleurs bien perçue par les cadres sondés : il s’agit pour 43 % d’une bonne chose, car « il ne fallait pas accroître l’austérité ». L’idée de relever l’âge légal de départ à la retraite suscite par ailleurs une forte adhésion dans le cadre d’une future réforme. Malgré une conjoncture difficile, tout ne semble donc pas perdu pour le gouvernement.
* « Baro éco » ViaVoice/HEC/Le Figaro/France Inter réalisé en ligne entre le 15 et le 19 mars 2013, auprès d’un échantillon de 400 personnes, représentatif de la population des cadres résidant en France métropolitaine.