« Il suffit que les Chinois se mettent à acheter un produit pour que son prix monte au ciel!« , indique à Capital Philippe Chalmin, professeur à Paris Dauphine et président de Cyclope, un institut spécialisé dans les matières premières. Depuis 2002, la puissance a multiplié par sept ses importations de minerais de fer, et triplé sa consommation de nickel. Le plomb fait les frais de cette forte demande: depuis janvier, le prix du métal mou à doublé à Londres, tandis que la demande chinoise progresse à elle seule de 20 % par an.
La hausse des prix du plomb est aussi à relier à des problèmes ayant trait à l’exportation (parmi lesquels une explosion dans une raffinerie du Missouri en juillet dernier et l’interdiction par les autorités australiennes de l’exportation de plomb depuis un port), mais force est de constater que l’irruption de la Chine au sein de l’économie mondiale change la donne. Emmanuel Paingault, de Société générale Asset Management, livre son explication au Monde quant à la raréfaction de l’offre: « Au départ, le plomb était un métal mineur et n’avait pas bonne presse auprès des analystes. Les exploitants de mines le laissaient de côté, quand il était associé à l’argent ou au zinc. Voilà comment les stocks sont tombés à moins de 30 000 tonnes ». Le 20 juillet, la record de 3.505 dollars la tonne a été atteint à Londres. Après une baisse liée à des prises de bénérices, un rebond s’est fait sentir, avec, le 31 août dernier, un prix de 3.110 dollars la tonne.
Entre 2002 et 2003, les importations de coton de la Chine sont passées de 500.000 à 1,2 million de tonnes. On assiste à une envolée de la demande de minerais, de métaux ferreux et non ferreux. Concernant l’aluminium, la demande de la Chine progresse de 12,2% par an, tandis que la moyenne mondiale s’élève à 2,1%. Le pays capte 16% de l’offre mondiale par an. La consommation d’acier du pays augmente pour sa part de 8% par an, contre 1,8% dans le reste du monde. En ce qui concerne le charbon, la Chine en est le premier producteur mondial, s’arrogeant 27% de parts de marché, mais en est aussi le premier importateur, absorbant plus de 35% de l’offre, dans un contetxe où la demande de la part du pays progresse de 8% par an.