Orange joue la carte de l’innovation tarifaire avec Sosh, tandis que Bouygues mise gros sur la 4G.
En lançant sa marque Sosh, initialement conçue comme une riposte à Free mobile, sur le terrain du quadruple play (forfait Internet, téléphone fixe, télévision, mobile), Orange s’attaque à l’activité la plus profitable de la filiale d’Iliad, l’accès à l’ADSL. L’opérateur historique proposera, par ce moyen, des offres allant de 34,90 euros à 54,90 euros, très proche des prix pratiqués par Free… A ces tarifs, les « box » fournies ne seront toutefois pas de dernière génération.
Free joue, a contrario, la carte de l’innovation : tarifaire, d’abord, avec la possibilité offerte aux abonnés « Freebox » de souscrire un second forfait mobile à 15,99€ par mois (contre un prix de 19,99€ pour les autres clients), et technique ensuite en promettant régulièrement des nouveautés. Avec 6,1 millions d’abonnés à son offre mobile conquis depuis le lancement de celle-ci, en janvier 2012, l’opérateur a prouvé sa capacité à s’imposer rapidement sur un nouveau marché.
Au premier trimestre 2013, le chiffre d’affaires de Bouygues Télécom a perdu 16 %, celui de SFR a chuté de 11,4 %, et celui de l’activité mobile de France Télécom/Orange de 8 %.
La 4G, une nouveauté pour les professionnels ?
Pour tenter de limiter la casse, Orange, SFR et Bouygues multiplient les offres commerciales – que ce soit par l’intermédiaire d’une autre marque, ou bien directement – et lancent de nouveaux produits pour retenir leurs abonnés. La 4G, qui est perçue par ces trois opérateurs comme un moyen de recréer de la valeur, a été lancée il y a quelques mois à grands renforts de communication… mais seul Bouygues Télécom, qui vient de remanier sa direction, proposera la couverture la plus complète.
Ayant obtenu l’autorisation d’exploiter la 4G à partir d’une infrastructure existante, Bouygues compte jouer simultanément sur les fronts de la clientèle grand public et professionnelle, pour qui l’étendue du réseau et la qualité des télécommunications constituent des critères décisifs. De plus, cette dernière apparaît moins volatile. L’arrivée de Free sur le marché du mobile a néanmoins eu « un impact direct avec un faible pourcentage de petites entreprises qui nous ont quitté », a admis le directeur général adjoint Entreprises et Pros de Bouygues Télécom, Jean-René Cazeneuve.
L’enthousiasme des opérateurs risque toutefois d’être courte de durée : selon une étude du cabinet Deloitte, seuls 25 % des Français se déclarent prêts à payer davantage pour bénéficier d’une connexion Internet mobile plus rapide. Selon l’Arcep, 10 milliards d’euros ont été investis par ces entreprises en 2012, dont la moitié concerne le haut débit mobile.
Ces derniers sont en revanche de grands adeptes des SMS, qui ne constituent pas une nouveauté technique mais un argument marketing de choix, comme l’illustre la généralisation de l’illimité sur ce produit…