L’édition 2014 du SIAL propose un panorama des tendances alimentaires axé sur trois axes : innovation, naturalité et tradition.
La cinquantième édition du Salon international de l’alimentation (SIAL), le plus grand rassemblement consacré à l’agroalimentaire, ne déroge pas à la règle : offrir un large panorama des produits transformés et de leurs ingrédients, à travers cinq halls consacrés aux entreprises internationales – cette année, la Turquie est à l’honneur tandis que la Chine s’arroge un pavillon entier – et quatre halls thématiques (épicerie, boissons, produits à base de viande, produits laitiers et emballage). Le salon se tient jusqu’à ce soir à Villepinte (Seine-Saint-Denis), avec 6300 exposants et 150.000 entrées visiteurs attendues.
« Au-delà des tensions politiques et économiques, le monde alimentaire est plus que jamais un espace d’échanges universel », affirme Nicolas Trentesaux, directeur de SIAL Group. Sans surprise, les licences constituent toujours un des moyens les plus pratiques pour fédérer les consommateurs. Une firme allemande propose ainsi une boisson énergisante flanquée de Superman… A réserver aux consommateurs qui souhaitent s’emparer (certaines) de ses qualités ! L’image joue un rôle clef sur les packagings, avec les tablettes de chocolat britanniques de Choc Stars, parées d’animaux grimés en rois, Michael Jackson ou bien encore en Sherlock Holmes. En France, le cuisinier Norbert Tarayre, popularisé par l’émission Top Chef, prête son image aux Siphonés, une gamme de mousses fromagères et chocolatées en spray.
Des produits naturels…
Dans un univers où la vigilance des consommateurs s’accroît, nombre d’industriels misent quant à eux sur le caractère « naturel » de leurs produits, ou leur proximité avec cette valeur. Le slovaque Sappé commercialise une boisson à l’aloé vera alliant un liquide à de petits cubes. Pour la fantaisie, la bouteille peut s’illuminer au moyen d’un socle dédié. Le polonais OvoChips table pour sa part sur une offre de fruits déshydratés (pommes, tomates, poires) aussi fins que des chips. Les glaces britanniques d’OkoBay se distinguent par leur « vrai » goût de noix de coco. Si l’innovation est au cœur du salon, elle ne fait pas pour autant de l’ombre à la tradition : le pain d’épices belge Vondelmolen enchante les palais depuis 1867, et le revendique fièrement. Ses ingrédients sont également « 100% naturels ».
… et qui revendiquent leurs origines
Au rayon bières, les leaders bien installés développent des gammes à l’attention du circuit catés-hôtels-restaurants, à l’instar de la Blonde d’abbaye de Jenlain, une bière de garde titrant 6,8°. Les brasseurs italiens présentent leurs « bières de génie » dans un fascicule richement illustré de 24 pages. En Belgique, la famille de brasseurs Humblet a quant à elle fait le pari de redémarrer de zéro en s’installant à Gembloux dans la ferme de Bertinchamps, qui confère son nom à une gamme de trois bières (triple, blonde et brune). Il est possible de visiter les lieux, qui ont vocation à devenir une étape touristique à part entière.
Le made in France n’est pas oublié : la boulangerie industrielle Château Blanc, une des nombreuses sociétés du secteur présentes au salon, revendique ses origines jusque dans son logo. La filiale du groupe Holder (connu pour ses enseignes Paul et Ladurée) propose – en anglais – du « grand pain de France », depuis 1889. Une longévité qui ne l’empêche pas d’innover, avec de nouveaux pains précuits. Dans l’univers alimentaire, s’il est de bon ton de rassurer, il n’est (vraiment) pas interdit d’innover.
Photo : Sial Paris/Flickr