La veille du vote du Comité International Olympique, le maire de Paris expliquait que, n’ayant pas la culture du lobbying anglo-saxon, la France ne s’essaierait pas à cette pratique. L’enjeu était de s’assurer la majorité des voix. Tony Blair a préféré recevoir un à un les membres susceptibles d’être influencés, après avoir consulté une fiche de renseignement pour chaque hôte. Les principaux relais économiques, tels que NBC, Coca-Cola ou bien Mc Donald’s, étaient connus des membres de la délégation britannique. Le système d’influence des représentants de London 2012, ciblé et basé sur une connaissance précise de chaque acteur, a démontré son efficacité.
Cet exemple prouve l’influence du lobbying dans le cadre d’une économie mondialisée, où chaque décision majeure a des répercussions immédiates sur le globe. De grandes firmes embauchent des lobbyistes afin de représenter leurs intérêts à Bruxelles, par exemple. Le lobbying consiste à consiste à procéder à des interventions destinées à influencer directement ou indirectement les processus d’élaboration, d’application ou d’interprétation de mesures législatives, normes, réglements et plus généralement, de toute intervention ou décision des pouvoirs publics.
Le profil des lobbyistes est pointu, et fait désormais l’objet de formations spécifiques. Une formation juridique, des capacités d’analyse et de force de proposition, des compétences en relations publiques et la pratique d’une langue étrangère sont requis afin de permettre aux firmes, le plus souvent transnationales, d’exercer leur pouvoir d’influence sur les décideurs, au premier rang desquels les parlementaires. En 1830, le terme désignait les arcanes de la Chambre britannique des Communes, où des groupes de pression s’entretenaient avec les Members of Parliament. Le lobbying repose sur une connaissance précise des dossiers, appuyée par des hommes à même de tisser de relations de longue date: un porte-parole est désigné. Il fait remonter l’infomation jusqu’à lui et s’assure du suivi des dossiers. L’enjeu est aujourd’hui celui de la régulation et du contrôle de ces pratiques.
De nombreux observateurs estiment aujourd’hui nécessaire de protéger le fonctionnement des démocraties en se dotant d’une législation encadrant l’activité des lobbyistes et imposant notamment la transparence des opérations menées auprès des instances des décideurs politiques, en particulier sur le plan financier, assortie de véritables moyens de contrôle.