Il y a comme un décalage entre ce qu’entendent les consommateurs et ce qu’ils aperçoivent dans les rayons. « On nous avait dit que les hausses de prix étaient dues à l’envolée des matières premières, on a donc du mal à comprendre ce qui se passe aujourd’hui, alors que le blé baisse depuis mars« , explique au Monde Olivier Andrault, de l’UFC-Que Choisir. Les cours de la plupart des matières premières reculent depuis plusieurs semaines, sans pour autant qu’un produit aussi symbolique que le pain ne baisse lui aussi. La Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie indique que le blé n’entre qu’à hauteur de 5 % dans le coût de fabrication d’une baguette, une précision destinée à désamorcer les tensions. Certains établissements avaient invoqué l’envolée des cours du blé pour justifier des augmentations de tarif aujourd’hui davantage expliquées par les charges.
La hausse des matières premières passée, certains biens pourraient donc baisser, du moins si les industriels et entrepreneurs le souhaitent. « On est en train d’assister à un renversement de tendance sur les produits agricoles avec des effets, je l’espère, rapides sur le prix des produits alimentaires« , a rappelé la ministre de l’Economie Christine Lagarde. En un an, les pâtes ont augmenté en moyenne de 20 % et le lait de 13 %, selon l’institut Nielsen. Pour les carburants, impactés par la spectaculaire hausse du pétrole constatée au cours de l’année, les prix ont légèrement baissé ces dernières semaines avant de remonter de nouveau, suivant avec plusieurs jours de décalage les fluctuations de l’or noir. De nombreux événements géopolitiques peuvent à tout moment enflammer de nouveau les cours.