Thierry Fautré, président de la division Financial Services de Siemens France, présente à Business & Marchés des solutions de financement alternatives qui s’offrent aux industriels.
TRIBUNE D’ENTREPRENEUR. Après des mois de contraction de l’activité, l’horizon s’éclaircit pour l’industrie manufacturière française, en mars 2014, l’indice PMI du secteur a repassé la barre des 50 pour la première fois depuis février 2012 à 52,1 points. Les carnets de commandes sont à la hausse, offrant un climat propice à l’investissement et contribuant à l’optimisme retrouvé des chefs d’entreprises qui prévoient de profiter de cette reprise de l’activité et d’augmenter de 3% en valeur leurs investissements en 2014.
En effet, dans un contexte de concurrence accrue notamment en provenance des pays à faible coût de main d’œuvre, les industriels doivent impérativement moderniser leurs équipements s’ils veulent être en mesure de répondre aux appels d’offres des grands donneurs d’ordre de l’aéronautique, de l’automobile ou de l’aérospatial. Cela est d’autant plus vrai en ce qui concerne l’acquisition de nouvelles machines à haute efficacité énergétique au regard des prix des énergies, et en particulier de l’électricité, qui a augmenté de 37% en 11 ans dans l’industrie.
Cependant, la trésorerie de bon nombre d’entreprises reste durablement dégradée. Les décideurs doivent plus que jamais trouver des sources de financement alternatives pour accroître leur potentiel de développement et dynamiser leur politique d’investissements. Une nouvelle étude de la division Financial Services de Siemens montre ainsi que d’importantes liquidités sont gelées dans le secteur manufacturier en raison de l’achat sur fonds propres d’équipements.
En France, on estime que le niveau de liquidités immobilisées s’élèvera à 27,9 milliards d’euros entre 2014 et 2018, soit 0,30% du PIB national. Indisponibles pour d’autres investissements stratégiques, tels que la R&D, les formations ou le développement de l’activité à l’international, ces capitaux « gelés » limitent les perspectives de croissance des entreprises et nuisent à leur compétitivité.
La location et le crédit-bail comme pistes à explorer
En adoptant des solutions de financement alternatives comme la location et le crédit-bail pour financer leurs acquisitions d’équipements productifs, les entreprises pourraient libérer de précieux capitaux et ainsi disposer des liquidités nécessaires pour assurer leurs besoins courants. Par la même occasion, l’entreprise préserve ses lignes de crédits bancaires pour couvrir ses dépenses d’exploitation courantes. Les niveaux de liquidités gelées représentent aux alentours de 0,75% du chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière.
Par ailleurs, le recours au financement locatif est particulièrement pertinent pour financer l’acquisition d’équipements moins énergivores. Ces investissements dans les équipements dits « verts » génèrent des gains importants sur le poste énergétique qui viennent bien souvent compenser tout ou partie du montant des remboursements mensuels, rendant de ce fait l’investissement indolore pour l’entreprise. Disposer d’une souplesse financière accrue apparaît aujourd’hui primordial pour les entreprises.