Chaque mois, focus sur l’actualité du green business. Les fonds d’investissements placent leurs pions sur le marché des technologies vertes, les produits financiers dédiés se multiplient, et les start-up saisissent leurs chances.
Les valeurs tournées vers l’environnement présentent « l’avantage de présenter une grande visibilité économique. Ces sociétés bénéficient d’une forte récurrence dans leurs business plans avec des contrats de longue durée, ce qu’affectionnent particulièrement les gérants. Par ailleurs, la thématique environnementale séduit les investisseurs et leur donne une bonne image d’eux-mêmes », explique à l’Agefi Jean-François Descaves, président de Financière de Champlain, un établissement tourné vers l’investissement vert et responsable.
Preuve de leur capacité d’attraction, depuis le début de l’année, les opérations se multiplient : un fonds de pension danois va investir 292 millions d’euros dans Hudson Energy, un fonds spécialisé, tandis qu’en plein marasme financier, SolFocus, une firme californienne basée sur les centrales solaires photovoltaïques, s’est payé le luxe de s’offrir deux levées de fonds, pour un montant total de 67,5 millions de dollars. La France n’est pas en reste : ainsi, proposant un dispositif de suivi du soleil, la société bordelaise ExoSun a levé 4,5 millions d’euros auprès de Crédit Agricole Private Equity. Les chiffres donnent le tournis : l’an dernier, 155 milliardds de dollars ont été investis dans les technologies respectueuses de l’environnement, les « cleantechs ». Les fonds ambitionnent de prendre leur part du gâteau, même si, pour l’heure, leur contribution reste faible : en 2008, ils ont placé 11,74 milliards de dollars dans près de 700 entreprises, selon Thomson-Reuters.
Afin de permettre à un plus large public d’accéder à ce potentiel, les produits tournés vers les valeurs vertes se multiplient. Financière de Champlain vient de lancer un Fonds commun de placement dans l’innovation dédié à l’environnement et à la santé, avec une importante part de start-up. Toutefois, ce type de placements s’avère risqué, les sociétés investies étant souvent fragiles, et le potentiel gain à long terme.
Le financement des sociétés du secteur réside quasi-exclusivement des professionnels. Cleantech business angels, un réseau de business angels français spécialisés dans l’énergie et l’environnement, a reçu 150 dossiers en un an, et ambitionne de doubler le nombre de candidatures examinées en 2009. Une étude réalisée par Aélios Finance mettait récemment en exergue cette volonté: 69% des fonds d’investissement français spécialisés dans le capital risque technologique sont prêts à investir dans les cleantechs et l’énergie. Un investisseur plus institutionnel, la Caisse des Dépôts, va pour sa part mobiliser 30 millions d’euros pour financer des plates-formes d’innovation et de recherche entre acteurs privés et publics.
Mais c’est une entreprise qui présente a priori peu de liens avec ce domaine, Google, dont l’investissement n’est pas le premier métier, qui crée actuellement l’événement. En un an, par le biais de son nouveau fonds Google Venture, 100 milliards de dollars devraient être placées dans les cleantechs. Le renforcement des mesures législatives, encourageant l’utilisation de biens et services verts, stimule les entreprises du secteur.