Les opérations financières s’amplifient autour des technologies liées à l’environnement. Une dimension verte qui s’étend par ailleurs à la grande consommation.
Malgré un contexte économique en demi-teinte, les projets se multiplient autour des cleantechs. Selon le dernier baromètre GreenUnivers/La Tribune, les fusions-acquisitions et les rachats d’envergure se sont accélérés au cours du dernier trimestre, les énergies renouvelables et le smart grid (réseaux intelligents) tirant leur épingle du jeu en France. Schneider Electric se distingue par deux rachats et une OPA en cours, pour un total de 2 milliards d’euros, tandis que Global Energies, qui développe un procédé écologique de production d’isobutène, une molécule chimique, s’illustre par le succès de son introduction en Bourse (6,6 millions d’euros levés).
Ces chiffres illustrent, à leur échelle, la bonne tenue du secteur pendant la crise et en cette période de reprise, corroborée par la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement. Rattachée au ministère de l’Ecologie, elle a publié fin juin son rapport annuel, qui fait état d’une dépense engendrée par les activités de protection de l’environnement de 45 milliards d’euros (2,35% du PIB) en 2009. Celle-ci a certes progressé de 1,2% contre 4,2% en 2008, mais résiste. Le nombre d’emplois liés à l’environnement s’est accru, occultant un recul majeur du secteur de la récupération.
Ces données sont toutefois à prendre, compte tenu de l’évolution de l’environnement économique, avec précaution. En témoignent les incertitudes liées au développement de ces emplois verts, annoncés comme porteurs d’avenir. Leur décompte s’avère particulièrement difficile, comme l’explique aux Echos Jean-Louis Pierrel, secrétaire général de l’association Synergie Campus Entreprises : « Cette notion d’emplois verts est dangereuse car elle tient du mirage. Il ne s’agit pas tant de créer des emplois de spécialistes que de verdir l’ensemble des fonctions des entreprises ». Selon le Commissariat général au développement durable, 424.300 emplois ressortent des éco-activités, en-deçà des 600.000 postes évoqués lors du Grenelle de l’environnement.
Le Grenelle de l’environnement a également promu l’expérimentation de l’étiquetage environnemental, débutée le 1er juillet dernier. 170 entreprises se sont engagées à estampiller près d’un millier de produits, l’objectif étant, in fine, de provoquer une prise de conscience similaire à celle ayant eu lieu pour les produits électroménagers : « En 1995, 75% des produits électroménagers mis sur le marché se situaient dans le bas du classement, entre G et D. Aujourd’hui, il n’y en a plus au-dessous de D », indique le ministère de l’Ecologie. Cette incursion auprès du grand public s’effectue non sans mal : problèmes méthodologiques et importance des coûts la caractérisent. Certaines firmes ont toutefois préféré prendre les devants, comme Casino avec son « Indice carbone ».
Des projets à plus long terme font également l’objet d’un accouchement difficile. Un appel d’offres pour la production de 3GW sous forme d’éoliennes installées en mer vient ainsi d’être lancé sous l’égide de la Commission de régulation de l’énergie, avec neuf mois de retard sur le calendrier initial. Il s’agit, selon le ministre de l’Industrie Eric Besson, de « structurer une nouvelle filière industrielle française, qui puisse remporter des marchés en Europe et dans le monde ». Les aires du Tréport, Fécamp, Courseulles, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire ont été retenues, les candidats à la construction de ces cinq parc éoliens devant être sélectionnés entre 2012 et 2013.
L’été s’annonce donc riche pour les acteurs du green business, attendus au tournant sur la gestion de ces nombreux dossiers et leur capacité à démontrer la viabilité de leur modèle économique.
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