La chute des températures, le gel et la neige pénalisent de nombreuses entreprises (ou presque). La gestion de la consommation électrique et la protection des salariés constituent de forts enjeux.
Avec 10.000 dossiers gérés en 72 heures par Mondial Assistance et une multiplication par trois, ce lundi, de l’activité d’Europ Assistance, selon les données de L’Argus de l’assurance, les assisteurs font partie des professions qui bénéficient le plus de cette période de grand froid… en s’appuyant sur les malheurs de leurs clients.
Pour les salariés ayant pu rejoindre leur lieu de travail, les conséquences de cet épisode climatique ne restent pas à la porte des entreprises : les difficultés d’accès, d’acheminement de marchandises, ou liées à la température font partie inhérente de l’activité de nombreuses sociétés, notamment dans l’industrie. Les conséquences économiques d’un black-out généralisé pourraient s’avérer par ailleurs particulièrement importantes, d’où la multiplication des appels à modérer la consommation d’électricité dans certaines régions.
« L’industrie représente plus de 25 % de la consommation électrique de Bretagne. Dans une région où la dépendance énergétique est forte, il est important de limiter les pics », explique ainsi à 20 Minutes le directeur commercial Ouest d’EDF, Bruno Moras, qui teste, en collaboration avec certains de ces clients, des scénarios de report de la production sur les heures creuses. Veolia Eau applique ces principes au sein de deux stations d’épuration bretonnes, qui s’appuient, pendant ces périodes d’interruption de l’activité, sur les réserves préalablement constituées.
La santé des salariés en question
A l’instar des problématiques estivales, le secteur du BTP figure parmi les plus affectés en cas d’événements climatiques d’ampleur. Il n’est pas question, en hiver, d’avancer la prise de service à des heures plus fraîches, mais plutôt de renforcer l’équipement des salariés et d’adapter le rythme des chantiers aux propriétés des différents matériaux. « Les utilisateurs d’enduits extérieurs, les salariés des filières humides, des peintures et du plâtre » sont ainsi sujets à de potentiels arrêts de travail, ainsi que l’ensemble des métiers liés au béton, selon la Fédération française du bâtiment, sur le site spécialisé Bâti actu.
Si le législateur n’a pas prévu de seuil de température au-dessous duquel il serait interdit de travailler, un décret exige néanmoins, de la part des employeurs, de prendre des mesures (aménagements, locaux) destinées à protéger les salariés face à des conditions climatiques pouvant affecter leur santé et leur sécurité. Les efforts exigés envers de nombreux sous-traitants, soumis à une rude concurrence, peuvent néanmoins être source de dérives.
Le constat est identique dans l’agriculture, où le gel des canalisations fragilise la mise à l’abri des animaux, tandis que les cultures pourraient pâtir du froid et de la neige. Plus surprenant à première vue, mais mesure de bon sens, les restaurateurs isolés pâtissent de ces conditions climatiques. « Les clients hésitent à sortir de nos établissements à 23 heures pour rentrer chez eux et je les comprends », indique à La Nouvelle République le président de la Confédération des indépendants de l’hôtellerie, Alain Boutin.
Pour parer à ses désagréments, la société Météoprotect a lancé l’an dernier un produit d’assurance couvrant le risque météo. Le froid ne gèle pas forcément les affaires.
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