Créée en 2016, TastyCloud a offert, durant les deux premiers confinements, l’option “click & collect” à ses clients afin qu’ils puissent plus facilement poursuivre leur activité. Un moyen, pour la start-up parisienne, de garder le lien avec les restaurateurs et les hôteliers qui recourent à son offre de menus digitalisés, notamment sur tablette (équipements fournis, prises de vue réalisées par un photographe, traduction des textes). En 2019, l’entreprise a levé 1,2 million d’euros. Geoffrey Cuberos, fondateur de TastyCloud, revient sur cette success-story, malgré les embûches.
Ces derniers mois, quelles ont été les demandes les plus fortes des restaurateurs ?
Les restaurateurs que nous accompagnons depuis la rentrée sont à la recherche de solutions opérationnelles qui les aident dans leur vente au quotidien. Le bon outil click & collect doit non pas leur compliquer la tâche, mais évidemment leur faciliter la vie avec une gestion et un suivi des commandes simples, un paiement intégré et un support client très disponible. Par ailleurs, ils sont de plus en plus en recherche d’un produit flexible dans sa configuration (limiter les livraisons à partir d’un certain montant, rendre possible la pré-commande pour certains plats, changer automatiquement de menu entre un jour et un autre…)
Quelles craintes subsistaient jusqu’alors quant au click & collect ?
La crainte numéro 1 résidait dans l’accessibilité et l’utilisation de l’outil. Nous avons beaucoup travaillé sur l’outil afin de proposer aujourd’hui un click & collect très simple d’utilisation. Nous avons également travaillé notre accompagnement (marketing notamment) et envoyons désormais beaucoup de contenus pour les former dans la bonne utilisation de l’outil (création de carte, paramétrage…) Autre craint, les commissions : aujourd’hui les plateformes de livraison se rémunèrent sur chacune des ventes des restaurateurs et cela a un réel impact sur le chiffre d’affaires en fin de mois (parfois jusqu’à 35% de pertes !). Nous fonctionnant avec un abonnement mensuel fixe pour le restaurateur. Enfin, avec la crise, les restaurateurs ont dû se réinventer ! On leur demande aujourd’hui de devenir experts en marketing en plus de gérer leur propre équipe. Nous avons travaillé sur les contenus envoyés à nos clients afin de les accompagner dans cette véritable « transition digitale » indispensable pour la pérennité de leur commerce
Depuis votre création, comment avez-vous observé l’évolution de l’intérêt des restaurateurs pour le digital ?
C’est tout simplement le jour et la nuit… Quand TastyCloud a commencé à présenter ses menus sur tablette tactile en 2016, la plupart des restaurateurs nous répétaient constamment la même phrase : le digital n’est pas fait pour la restauration… Une phrase qui aujourd’hui ne passe plus. Entre le premier et le deuxième confinement, on sent que les restaurateurs ont pris le poids de la mesure concernant le digital. Ils veulent désormais tout savoir sur le sujet. On le sent dans leurs questions mais aussi et surtout dans leur capacité à utiliser nos solutions en toute autonomie. Je pense également que la nouvelle génération est en train de prendre le relais : les restaurateurs de demain auront pour habitude de créer leur click & collect avant même l’ouverture de leur établissement.
Quels segments de marché souhaitez-vous approfondir ?
Aujourd’hui le click & collect de TastyCloud est utilisé par de nombreuses typologies différentes au sein de la restauration commerciale. Ainsi au sein de nos mille utilisateurs on retrouve de la restauration traditionnelle, du snacking, du foodtruck, des hôteliers… En ce qui concerne notre expansion, nous recevons de plus en plus de demandes de la part de commerçants de bouche/détail (épicerie fine, boucherie, boulangerie). Ces commerces qui n’avaient pas compris l’intérêt du digital avant les restrictions liées à cette crise, entrent désormais clairement dans notre stratégie commerciale pour 2021.