Avec plus d’exposants et de nombreuses nouveautés en dégustation, le salon des spiritueux français France Quintessence souhaite, en septembre, renforcer son suivi d’un secteur clef pour le commerce extérieur.
«En France, on ne boit que 40% de spiritueux français», rappelle Philippe Jugé, coorganisateur, avec Franck Poncelet, de France Quintessence. La troisième édition de ce salon leur étant entièrement dédié, qui se tiendra les 10 et 11 septembre à Paris, compte bien y répondre. 2200 visiteurs (+22% en un an) et 105 exposants (+16%) sont attendus au Pavillon Ledoyen afin de découvrir un marché qui reprend des couleurs : la France est le deuxième producteur européen de spiritueux et le deuxième exportateur mondial de spiritueux, derrière le Royaume-Uni sur chacun de ces postes. La filière, qui génère 5,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, compte 2000 alambics, 800 distilleries et 7500 salariés.
Le produit star du salon restera le cognac, dont le succès n’est plus à démontrer… en-dehors de nos frontières : 97,7% des ventes s’effectuent à l’export. 2,6 milliards d’euros (départ France) de chiffre d’affaires ont été comptabilisés en 2016. «Seules 11% des vignes du territoire sont exploitées pour faire du cognac», souligne Philippe Jugé. Lancée par la Maison Villevert (vodka Ciroc, gin G’Vine…), la Guilde du cognac, une nouvelle marque déclinée en quatre références pour autant de villages, est à noter. Le whisky (13 millions d’euros de chiffre d’affaires) sera aussi mis en avant : la France compte désormais 50 distilleries ! Une fédération du whisky de France a été créee et, même si le produit ne sera pas proposé à France Quintessence, il convient de noter que le rappeur Booba lancera prochainement son propre whisky local, un single cask baptisé Duc. Seul 0,5% du whisky consommé en France est, aujourd’hui, produit dans le pays.
Le gin, pour sa part, bénéficie de l’apport de marques désormais bien installées comme Citadelle (Maison Ferrand), qui sera relancée en septembre, et de nouveaux acteurs. «7 millions de bouteilles ont été vendues en 2016 – ce n’est pas beaucoup, et pourtant, on n’a jamais vu autant de nouvelles marques, au rythme d’une par mois depuis deux ans en France», observe Philippe Jugé. «Le gin est le spiritueux est, avec la vodka, le spiritueux le plus facile à fabriquer», complète-t-il. Le gin tonic est, toutefois, le troisième cocktail le plus consommé dans les bars. Au rayon liqueurs, le secteur bouge aussi : à côté des grandes marques comme Grand Marnier ou Cointreau, apparaissent de nombreuses nouveautés telles que H.Theoria, dont les fondatrices, issues d’une école de commerce, tiendront salon pour la première fois, quelques mois seulement après avoir bouclé une campagne de crowdfunding.
De nouveaux exposants
« Nous aurons beaucoup de nouveaux exposants, tels que la vodka française Guillotine ou Sorgin, un gin élaboré par le vigneron bordelais François Lurton », se réjouit Philippe Jugé. L’évolution des modes de consommation sera accompagnée par un cycle de conférences qui s’intéressera notamment au développement économique (la Spirits Valley) et au bio, ainsi que par des animations telles qu’un bar à glaces. « J’ai découvert la distillation assez tard, mais on doit résolument s’intéresser à cet univers », complète le chef étoilé Yannick Alleno, qui, dans ses murs, observera avec attention la tenue du salon et organise actuellement le lancement d’une offre brasserie en terrasse. Le «Dîner des épicurieux» de France Quintessence, repas gastronomique complété d’un riche panel de spiritueux, se déroulera également sous son égide.
Photo : Eric Perez
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