Les informations ne cessent de s’accumuler sur le cas du bancassureur belgo-néerlandais Fortis. L’action de ce dernier a chuté de plus de 20 % à Amsterdam, et s’affiche en recul de 70 % depuis le début de l’année. Vendredi soir, son directeur général Herman Verwlistn, en poste depuis deux mois seulement, a présenté sa démission après une journée au cours de laquelle se sont succédées les rumeurs sur une possible défaillance de l’établissement, en proie à une potentielle insolvabilité. Les dirigeants se sont évertués à démentir tout « risque de faillite« , mais les autorités des Etats concernés se tiennent en alerte, tout comme les concurrents.
Dernière réaction en date ce dimanche soir, celle du Luxembourg, pays au sein duquel la banque a d’importantes activités. « L’Etat luxembourgeois va prendre ses responsabilités. Deux possibilités s’offrent, la première c’est qu’une banque étrangère reprenne le groupe en entier et sinon l’Etat pourrait rentrer dans le capital de la banque« , est-il indiqué dans un communiqué. Le site internet du Figaro rapporte par ailleurs que BNP Paribas serait la mieux placée pour reprendre les activités de l’établissement. L’importance de la garantie que pourraient apporter les autorités belges à l’entreprise française seraient désormais au coeur des négociations l’Etat belge aurait envisagé une possible nationalisation de Fortis.
Bien qu’un démenti formel à tout problème de solvabilité ait été apporté à la fois par les dirigeants de Fortis et les autorités belges, le premier ministre du Royaume Yves Leterme a déclaré qu’il ‘ne laisserait jamais tomber aucun épargnant en rade« . Vendredi, son collègue des Finances Didier Reynders indiquait que l’Etat belge ne « laisserait aucun client en difficulté« . Yves Leterme a rencontré ce dimanche le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet. Si l’on en croît le quotidien économique local L’Echo, le gouvernement belge injecterait 4,5 milliards d’euros dans Fortis Banque Belgique et le gouvernement luxembourgeois 2,5 milliards dans Fortis Banque Luxembourg. Un conseil des ministres exceptionnel s’est tenu ce dimanche soir afin de faire le point sur la situation du bancassureur, tandis qu’un autre en présence des représentants de la Banque Nationale de Belgique a eu lieu hier soir. Les responsables de la banque centrale néerlandaise se seraient pour leur part réunis samedi également.
Les difficultés de Fortis ont véritablement commencé à se faire sentir il y a un an et demi avec le rachat d’un tiers du capital de la banque néerlandaise ABN Amro. Le financement de cette gigantesque opération n’est pas terminé, et, parallèlement à cette donnée, la crise liée aux subprime aurait déjà coûté 2,9 milliards d’euros sur les trois derniers trimestres, indiquait hier Le Figaro. 5 milliards de cessions d’actifs sont d’ores et déjà envisagés.
Concernant l’implantation de Fortis dans l’Hexagone, la filiale française est un établissement bancaire de droit français, ce qui apporte davantage de garanties aux épargnants. 275.000 particuliers et 35.000 entreprises sont clients de Fortis France. 120 agences sont disséminees sur le territoire.
Mise à jour 29.09 – La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg vont injecter une somme totale de 11,2 milliards d’euros dans l’établissement, prenant chacun 49,9 % du capital du holding Fortis de chaque Etat.