Dans un contexte d’accroissement de la demande des entreprises en sécurité, un instructeur cynophile mise sur la formation.
La demande des entreprises en sécurité s’accroît. Dans ce contexte tendu, les sociétés spécialisées proposent notamment des prestations d’agents cynophiles, en misant sur la dissuasion. Pour répondre à la demande en formation, qu’elle émane des entreprises privées ou des administrations, Nicolas Colmans, issu de la police et de l’Armée de terre, a crée TACT, un centre de formation dédié, basé en Vendée. Il répond aux questions de Business & Marchés sur son activité.
Quel constat vous a incité à créer un centre de formation pour maîtres-chiens ?
Il y a en France beaucoup de structures proposant ce type de formations, des centres sérieux, proposant des formations en adéquation avec les réalités opérationnelles du terrain et les autres mélangeant le milieu canin sportif en l’adaptant aux professionnels. Mon expérience m’a poussé à créer ma propre structure et ainsi contribuer à former des agents opérationnels qui apporteront un autre regard sur notre spécialité.
Constatez-vous un essor de la demande en agents cynophiles, et un développement des demandes en formation ?
Il y a eu le boom des demandes il y a environ 5 ou 6 ans avec l’apparition des cartes professionnelles et des formations obligatoires. Depuis, ça c’est un peu tassé mais il y a suffisamment de demandes. Les renouvellements de cartes professionnelles et les changements de chiens nous assurent une continuité dans les formations des agents. Ce sont aux agents sur le terrain de montrer que notre spécialité est efficace si nous ne voulons pas la voir disparaître et être remplacé par des systèmes de surveillance électronique. Pour ma part, je pense, en matière de sûreté, qu’on ne pourra jamais remplacer totalement l’humain.
Comment le binôme agent/chien s’avère-t-il dissuasif ?
Une arme ça peut blesser, ça peut tuer, mais le chien, en plus de ces deux facteurs a un aspect psychologique évident sur une personne à interpeller. L’homme est un prédateur ; pour celui-ci, se trouver en position de proie est déroutant et déstabilisant. La puissance, la rapidité, le flair du chien sont autant d’éléments qui ne laissent pas beaucoup de chances à sa cible lorsqu’il est engagé. De plus, quelque soit la mission qui lui sera confiée, le chien l’accomplira sans être influencé.
Quels sont les principaux risques auxquels ont à faire vos stagiaires ?
Tous les risques que peuvent rencontrer tout agent évoluant dans le domaine de la sûreté (police, gendarmerie, sécurité, etc.) sont de mise : les missions peuvent être extrêmement variées avec un degré de dangerosité de presque nul à très élevé en fonction du site à protéger. Dans la sécurité privée, le maître-chien de sécurité travaille souvent seul, isolé, tandis qu’en face la délinquance voit un uniforme… pas ce qui est écrit dessus. Il faut bien comprendre que si un client emploie un maître-chien c’est qu’il y a un risque potentiel, sinon il se tournerait vers un agent de sécurité non cynophile et bien moins onéreux. Nous luttons donc au quotidien contre tous les types de délinquance.
Vos stagiaires bénéficient-ils d’un atout certain pour leur carrière, notamment en termes de rémunération ?
Effectivement, dans le binôme cynotechnique, les entreprises recherchent de plus en plus des prestations de qualité. Ces dernières années, beaucoup de gens non formés ou mal formés ont terni l’image de notre spécialité. Avoir suivi une formation de qualité est donc un sérieux atout afin de poser ses conditions salariales. Notre centre de formation fait passer deux examens aux stagiaires, le titre RNCP (obligatoire pour travailler et délivrant la carte professionnelle) ainsi qu’un second examen interne à notre centre.