Retour sur info. La sphère financière se passionne pour l’émergence d’investisseurs d’un nouveau genre, les fonds d’investissement souverains. Les Soveraign Wealth Funds deviennent des agents majeurs au coeur des marchés de capitaux.
Les fonds souverains se caractérisent par le fait que les capitaux sont détenus par les Etats, ce qui laisse planer des interrogations quant à une éventuelle tentative d’exercer une influence politique dans des entreprises et structures étrangères. « Le passé montre qu’ils ne se comportent pas en activistes politiques« , tempère Nicolas Véron, économiste au centre de réflexion européen Bruegel. Il s’exprimait il y a quelques mois dans la presse. En 1990 les fonds souverains détenaient probablement 500 milliards de dollars tout au plus ; ils sont actuellement estimés à 2.500 ou 3.000 milliards de dollars.
Les pétrodollars ou les excédents commerciaux de certains pays leur permettent de pouvoir investir à l’étranger et ainsi de prendre part au jeu de l’économie mondiale. Investir, mais pour quoi faire? Le retour sur investissement semble bien plus important aux yeux des responsables des fonds souverains que le contrôle de sociétés, les fonds étant notamment destinés au fonctionnement intérieur des Etats, tels les régimes de retraite. Le meilleur rendement est donc privilégié.
Les pétrodollars comme arme
Les fonds d’investissement souverains ne sont pas inconnus des spécialistes de la finance. Après le premier choc pétrolier des années 1970, les pays producteurs ont constitué des entités et des fonds de pension destinés à placer cette nouvelle manne de « pétrodollars ». A l’aube des années 2000, c’est la zone asiatique du globe qui a, à son tour, pris part à ce système, croissance économique et flambée des matières premières aidant. Les Etats accumulent des réserves principalement en dollars, et souscrivent à des obligations. Aujourd’hui, la tentation est grande pour les SWF de s’aventurer sur les marchés actions, où les dividendes peuvent se faire plus appétissants. Quelques opérations symboliques assurent par ailleurs la notoriété de ces fonds.