Fair a dix ans. L’entreprise (Ethical Wine & Spirits) a développé une gamme de spiritueux (vodka, rhum gin, liqueurs de café, baies de goji, kumquat, açaï, grenade, cacao) ayant pour point commun le commerce équitable et le sourcing pointu des matières premières. Les produits sont distribués dans une trentaine de pays, et en France par la Maison du Whisky. Martin Dupont, manager des ventes Europe, nous en dit plus.
Comment s’est développée l’activité de Fair en dix ans ?
Martin Dupont – Nous sommes toujours en vie ! Sur un projet parti d’un produit, la vodka Fair au quinoa, nous avons une offre multi-catégories (gin, liqueur, rhum…), ce qui est assez rare dans le paysage des spiritueux. Nous avons eu aussi des éditions limitées. Nous avons eu des vieillissements en fûts de whisky français, en fûts de châtaignier… Rares sont les maisons qui couvrent plusieurs spiritueux avec la même marque. Il y a de plus en plus de personnes qui découvrent les spiritueux, dont le gin.
Quels sont les points-clefs de votre démarche ?
Il faut vraiment faire preuve de beaucoup de transparence et d’honnêteté. Les gens sont depuis quelques temps beaucoup plus curieux, et exigent d’avoir le droit de savoir. Nous achetons des matières premières issues du commerce équitable, minimum 15% plus onéreuses que des ingrédients classiques. Nous reversons au moins 2,5% du chiffre d’affaires afin d’alimenter le financement du commerce équitable. Ce sont des éléments tangibles et forts. C’est important, surtout pour une structure qui se développe. Il ne faut pas minimiser ces efforts. Nous faisons aussi le lien entre les producteurs et la transformation, en rencontrant les agriculteurs et en apportant aux distilleries les ingrédients.
« Il faut être orienté sur le produit »
De quelle manière travaillez-vous avec les bartenders ?
Les bartenders appréhendent nos produits en étant des personnes engagées qui mettent en avant l’artisanat et sont des défenseurs du goût. La démarche responsable, qualitative et originale continue d’avoir un écho favorable. Cela permet de faire vivre une expérience au consommateur. Il est très important d’être orienté produit : si les produits sont à la hauteur de leurs attentes, le fairtrade n’en sera encore que plus bénéfique. Il ne faut pas faire du commerce équitable un écran de fumée : certains marchés (anglo-saxons, scandinaves…) sont très réceptifs, tandis que d’autres ont davantage besoin de comprendre la démarche.
Quels sont vos axes de développement ?
Nous souhaitons nous développer à l’international et en développant la gamme, sans pour autant mettre la charrue avant les bœufs. Il faut continuer de construire la marque auprès de nos partenaires. Il faut être constamment sur le terrain et rappeler la plus-value et le goût de nos produits. Nous ne jouons pas sur l’ambiguïté du côté green.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.