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Etats-Unis: l'Administration Bush face à un risque de récession

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Un brin d’interventionnisme afin de tenter de redresser une économie en mauvaise passe. C’est le constat fait suite aux déclarations de George W.Bush, qui a présenté hier son plan destiné à soutenir la croissance américaine. « Pour permettre à notre économie de continuer à croître et créer des emplois, le Congrès et l’Administration doivent travailler ensemble pour faire passer un plan de stimulation économique aussi vite que possible« , a expliqué le président. Conformément aux recommandations du patron de la Fed Ben Bernanke, George W.Bush a immédiatement rappelé que les mesures étaient « temporaires« .

« Un plan de relance doit comprendre des baisses d’impôt sur le revenu directes et rapides pour les Américains« , a-t-il indiqué, ajoutant que « laisser plus d’argent aux ménages devrait augmenter les dépenses de consommation« . Les entreprises devraient par ailleurs bénéficier de réductions fiscales pour leurs investissements effectués cette année. Les dépenses prévues pour la mise en oeuvre de ces mesures devraient avoisiner les 145 miliards de dollars, le New York Times indiquant que l’enveloppe allouée aux seules baisses d’impôts serait estimée à 100 milliards.

Des indicateurs qui virent au rouge

La crise financière a précipité l’aggravation de chiffres clés pour l’économie américaine. Le taux de défaut de paiement des prêts immobiliers ne cesse de grimper depuis le premier trimestre 2007, symbole d’un système d’octroi de crédits à la dérive. Il s’élevait à 5,59% au troisième trimestre 2007, selon une association de banquiers, la Mortgage Bankers Association. Le département du Travail annonce pour sa part des chiffres délicats concernant le taux de chômage, en très nette hausse depuis la fin de l’année 2006. Il s’élevait fin 2007 à 5% de la population active. Le secteur du bâtiment apparaît comme très durement touché par la crise des crédits hypothécaires, le nombre de permis de construire accordés ayant chuté de 25,2% en 2007. Concernant le PIB, les prévisions de l’OCDE tablent sur une croissance de 2% pour 2008, tandis que celle-ci s’élevait à 3,7% en 2004. Elle n’a dès lors jamais cessé de ralentir.

La sphère financière devrait se montrer très attentive aux effets du plan Bush; elle a été au coeur de la tourmente qui a frappé les marchés boursiers cet été. L’indice Dow Jones est récemment repassé sous la barre des 13.500 points, et des banques d’affaires telles que Citigroup ou Merrill Lynch ont dû faire appel à des capitaux étrangers, principalement émanant de fonds souverains. De leur côté, les départements immobiliers doivent revoir leurs effectifs à la baisse, comme le prouvent UBS ou Lehman Brothers. L’investissement immobilier et la titrisation sont les premiers secteurs concernés.

Un autre facteur susceptible de redonner un bol d’air aux consommateurs américains réside dans une détente des cours du pétrole, telle qu’observé actuellement. Le baril de light sweet crude a clôturé la semaine à 90,57 dollars à New York, sur fond de hausse des réseves de brut américaines et d’une crainte de récession. Au 11 janvier, les stocks étatsuniens ont progressé de 4.3 millions de barils, élevant le total des stocks à 287.1 millions de barils. Cependant, pour l’Agence internationale de l’Energie, les « risques de baisse de la demande liés à une baisse de la croissance américaine et mondiale ont augmenté, même s’ils ne se sont pas encore matérialisés« .

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