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EquipHotel: la modularité des espaces, le snacking et le digital au cœur des attentes des hôteliers

5 min de lecture
EquipHotel Paris 2016

Des chambres et des lobbys modulables, des repas adaptés à l’essor du snacking, des solutions digitales alliant CRM et expérience client… Les solutions proposées au salon de l’hôtellerie EquipHotel comptent répondre à de nombreuses demandes.

« L’hôtellerie ne consiste pas seulement à louer une chambre », rappelle la propriétaire d’un établissement interrogée lors de l’édition 2016 d’EquipHotel, organisée du 6 au 10 novembre à Paris. Evolution des concepts de la chambre, du restaurant et du lobby, montée en puissance des problématiques digitales, essor du snacking et renouveau du bar: le salon biennal dédié aux professionnels de l’hôtellerie-restauration souhaite davantage coller aux tendances de son secteur, grâce à une surface et à un nombre d’exposants (dont 35% sont internationaux) accrus.

« Nous avons beaucoup travaillé sur le studio de tendances, conçu comme un établissement complet, précise Corinne Ménégaux, directrice du pôle hôtellerie-restauration, retail, forme, communication et culture de Reed Expositions, l’organisateur du salon. Les établissements font davantage d’efforts sur l’expérience client. Les espaces communs de l’hôtel font office de lieu de travail, le bar se doit d’avoir une ambiance particulière, le lobby est le révélateur de l’ADN de l’hôtel à travers les facilités apportées aux clients, la chambre doit être plus modulable… Les marques peuvent quant à elles être intéressantes pour accompagner les hôteliers dans cette démarche – récemment, le Hilton Paris a ainsi accueilli Le Pain quotidien. »

Une chambre plus modulable, plus grande et… plus propre

Dans les allées du hall 7, Elizabeth Leriche, directrice de son bureau de style, présente ainsi « In the room », une évocation grandeur nature des tendances liées à l’univers de la chambre, à moindre coût. « Le lit devient de plus en plus grand, et toutes les fonctionnalités (lumière, télévision…) doivent s’y piloter. Il propose de meilleures qualités de couchage, modulables avec l’ouverture de bars à oreillers. L’espace sous le lit fait office de rangement et la tête de lit devient un meuble. Les hôtes défont de moins en moins leurs valises, d’où l’idée de proposer des étagères adaptées pour les déplier. Les matériaux sont pauvres, comme le bois, et se recyclent. Les salles de bain deviennent des ‘‘salles de bien’’, avec des douches à la japonaise. Les couleurs tendent vers les tons chauds (jaune, kaki, terracotta) », commente-t-elle.

Une fois la chambre installée, encore faut-il s’assurer du bon déroulement de la prestation offerte aux clients. La start-up RoomOkay (basée à Saint-Avold, en Moselle) se propose de labelliser la propreté des chambres, en France et dans le nord de l’Europe, à travers des tests réalisés sur les draps ou bien encore les sanitaires, de façon inopinée chez les hôteliers ayant passé commande. 40 critères et 9 prélèvements constituent la trame d’un rapport transmis aux clients, exclusivement professionnels. Des loupes font office de baromètre, avec un classement consultable sur internet.

Le bar-restaurant en mouvement permanent

L’univers du bar-restaurant n’échappe pas à ces mutations. L’impressionnante « glass gallery » donne à voir des verres à bière adaptés à la formation de la mousse, des reproductions de verres de style 17ème siècle, des verres en étain et en cuivre… Le bar, doté de cartes signées par Thierry Marx et par le consultant Victor Delpierre, se veut quant à lui très moderne, remet à l’honneur de grands classiques tels que l’œuf-mayonnaise, le jambon de Paris et la religieuse. Résolument contemporain, son cadre accorde une place prépondérante au comptoir, autour duquel se retrouvent la plupart des hôtes, tandis que les tables sont distribuées autour, en étoile.

Le comptoir de bar gelé proposé par l’entreprise allemande EasyPix répond pour sa part aux demandes d’originalité. Personnalisable, utilisable aussi bien en intérieur qu’en extérieur, il consiste en un meuble dont la surface en zinc est remplacée par une surface glacée, qui peut se reconstituer en 30 minutes. Un système intégré de réfrigération et des LED colorées le caractérisent.

Place au snacking

Dans les cuisines, la recherche de conditionnements adaptés à l’évolution des habitudes de consommation, plus rapides et plus nomades, se poursuit. La famille Michaud, apiculteurs dans les Pyrénées-Atlantiques depuis 1920, propose des pots, des seaux et des squeezers sur sa marque Lune de miel, déclinée en références classiques et en bio, même si l’exigence d’un coût matière bas contrarie le développement en cafés-hôtels-restaurants de ce segment pourtant très demandé par les clients finaux. Prochainement, un sirop de cranberry, déjà très populaire au Canada, fera son apparition sous la marque Maple Joe, déjà connue pour son sirop d’érable. L’indice glycémique faible du sirop d’agave (sous la marque Sunny Life) lui confère un argument « santé » de poids.

Au rayon snacking, la centaine de références de chips proposées par Sibell s’enrichit de seaux de 750 grammes, découpés en deux sachets fraicheur, pour mieux coller aux attentes des professionnels de la restauration hors-foyer (nature et barbecue, les deux arômes les plus demandés). En 2017, l’entreprise lancera une gamme de chips saveur hot-dog. Dans l’univers des boissons, So’kanaa, un jus de canne « connu sur quatre continents », part lui aussi à l’assaut des CHR, qui pourront, s’ils le souhaitent, disposer de leur propre extracteur de canne. L’importateur du produit recherche un distributeur pour un lancement prévu en décembre.

Le transformateur de viande Bell s’adapte à cette tendance avec quatre sachets de morceaux de bœuf séché prédécoupés (nature, barbecue, poivre, chili), commercialisés par lots de dix. Madrange enrichit sa gamme de produits charcutiers de rapés de poulet et de jambon, à servir en tartines chaudes, en salade, en omelette… « L’idée est d’enrichir l’offre pour faire augmenter le ticket moyen », souligne un représentant de l’entreprise.

Pour gérer ces denrées, la start-up parisienne FoodMeUp, qui a levé 480.000 euros l’an dernier, permet de centraliser les consommations fournisseurs et de référencer ses recettes. Un module de gestion de commandes est également proposé dans une solution en SaaS qui compte déjà de grands comptes, dont Elior.

La relation client se digitalise

La digitalisation constitue, enfin, un sujet de préoccupation majeur dans l’univers de l’hôtellerie. Fondée à Berlin (Allemagne) il y a sept ans, Customer alliance, implantée en France depuis quatre ans, compte au total 4000 clients. Un questionnaire post-séjour est envoyé à partir du fichier d’hôtes afin de générer des avis certifiés, les commentaires déposés sur les différentes plateformes étant rédigés par des consommateurs ayant réellement séjourné dans les établissements. HôtelDemandFinder, lancé par l’entreprise suisse HôtelPartner, compte pour sa part aider les hôteliers à ajuster leurs prix selon les tarifs pratiqués dans leur ville (et dans leur arrondissement à Paris). Ce benchmark est accessible à partir de 39 euros par mois.

Depuis New York (Etats-Unis), Hôtel Cloud commercialise quant à elle une gamme de services numériques modulables embarqués dans une application mobile et une web app d’e-conciergerie, qui peut permettre d’appeler le room service, de déverrouiller la porte de la chambre… Créée en 2012, la société parisienne LoungeUp se propose aussi d’accompagner les clients des hôtels avant, pendant et après leur séjour avec une interface digitale de gestion avec l’équipe, un kiosque à journaux numérique, un module de réservation pour le room service… Ce CRM compte déjà plus de 1500 établissements en portefeuille.

Ces solutions s’adressent essentiellement à l’hôtellerie et à la restauration commerciale. La restauration collective, dotée cette année d’une journée dédiée à EquipHotel, sera au centre des attentes lors de prochains événements.

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A propos de l'auteur
Journaliste dans la presse professionnelle, j'édite Business & Marchés à titre personnel depuis 2007.
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