20 kiosques de restauration, 3 bars, 1 cinéma, 1 bowling, 1 escape game… Food et loisirs sont au cœur de l’offre de Boom Boom Villette, un centre lancé fin janvier près de la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris. 40 millions d’euros ont été injectés pour refaire vivre ce lieu.
Depuis la fin du mois de mars 2024, le chef Merouan Bounekraf est en résidence au sein de l’un des 20 kiosques de restauration de Boom Boom Villette. Ouvert le 20 janvier dernier dans le bâtiment de la Cité des sciences et de l’industrie, dans le 19ème arrondissement de Paris, ce centre d’un nouveau genre associe un food court (restaurants et trois bars), des lieux de divertissement (Quiz Room, Batman Escape, et prochainement Shuffled), ainsi, à partir du 4 avril, d’un immense lieu de loisirs indoor, Seven Squares. Un simulateur de chute libre (I-Fly) et un cinéma Pathé de 16 salles préexistaient.
Des équipements déjà existants, puisque la quatrième travée de la Cité des sciences et de l’industrie, le nom technique donné à cet immense espace, a été aménagée en 2016 sous la forme d’une galerie commerciale, Vill’up, par la foncière et promoteur Apsys. La société, qui possède 31 centres en gestion, tels que Beaugrenelle à Paris, a reconnu son échec sur ce lieu, les allées s’étant vidées aussi vite que les commerces. Pas question, toutefois, de renoncer à cet emplacement. “Le food fonctionnait bien. Il y a un large pôle d’entreprises aux alentours, pour le déjeuner, et une vaste zone résidentielle dans l’Est parisien. Il y a aussi une complémentarité à mettre en œuvre avec le public familial de la Cité des sciences et de l’industrie”, expose Victor Jouan, le directeur de Boom Boom Villette.
4 millions de visiteurs par an sont espérés a minima, le double du pic atteint par la galerie Vill’up. Une offre de 250 événements (karaoké, comedy club, retransmissions…) par an, gratuits, sera proposée pour attirer les foules. Côté B2B, deux salles de séminaires (80 et 120 mètres carrés) sont privatisables, tandis que le promoteur a déployé une activité de commercialisation sur cette cible. Le parc de la Villette et ses équipements comptent 12 millions de visiteurs par an. Le promoteur table sur les connexions (ligne 7 du métro et tramway T3b à l’entrée, boulevard périphérique) pour attirer un public plus éloigné. Durant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, la Grande halle de la Villette se muera par ailleurs en Club France.
A Boom Boom Villette, un food court qui voit large
Locataires compris, le réinvestissement total dans Boom Boom Villette se chiffre à 40 millions d’euros. D’emblée, la recomposition de l’étage principal donne le ton : exit le long couloir sombre qui traversait le bâtiment, place à une vaste salle parsemée de multiples kiosques de restauration (sushi, dim sum, coréen, ramen, apéro, bar à vin, vegan & bio, pâtisserie, crêpes et gaufres, italien, grilled cheese, libanais, vietnamien, glaces, coffee shop, bar à bières, indien, africain, poké bowl, oriental, smash burgers, mexicain, restaurant en résidence, empanadas, bar à cocktails). A la mi-journée, la chaleur est vite présente dans le lieu, en dépit de la quinzaine d’extractions créées durant les 18 mois de travaux. De grandes tables communes sont intercalées.
Une nouvelle tentative pour les food courts, après les difficultés traversées par Food Society dans le 15ème arrondissement de Paris. Même si le marketing de Boom Boom Villette est résolument (trop ?) tourné vers un public jeune adulte, le smartphone n’a pas entièrement conquis les usages, avec la possibilité bienvenue de payer par carte bancaire sur chacun des stands, sans passer par une application; par QR Code, ou en créditant une carte. On regrettera toutefois l’absence de bornes permettant d’avoir une vue globale de l’offre proposée, et l’obligation de faire la queue devant chaque stand, avant d’y revenir à l’aide d’un bipper.
“Nous avons été visiter de nombreux lieux européens pour notre merchandising, comme à Lisbonne ou le Wolf à Bruxelles pour les food market, food halls… Le restaurant parisien La Felicita nous a également inspirés. Il y a de la street food, des institutions ou des restaurants issus des quartiers parisiens”, indique Cécile Poprawa, la directrice food & beverages d’Apsys.
Seven Squares, un immense centre de loisirs indoor à La Villette
Sur les deux niveaux bas, les commerces laissent la place à Seven Squares, un immense centre de loisirs, dont le quatrième bowling de Paris. “Nous devons être à proximité d’agglomérations très peuplées, et nous avons besoin de beaucoup de place, ce qui est une vraie opportunité foncière à la Villette. Il y a un parking et le métro à proximité, de plus, et peu de concurrence à cause du foncier à Paris. Souvent, les centres de loisirs sont en périphérie”, explique Vincent Garcin, le président-fondateur de l’enseigne, qui mise 10 millions d’euros dans l’aventure.
En 2015, L’Ile de Tortuga, un parcours de loisirs pour enfants “plutôt premium, où l’on mange bien également” a ouvert ses portes en Haute-Savoie. De 30 000 visiteurs par an espérés, le lieu en compte 260 000 aujourd’hui : “faire quelque chose de qualitatif pour du loisir indoor était très demandé.” Ensuite, Seven Squares, une marque multi-activités, a vu le jour à Saint-Etienne (Loire), dans un centre commercial d’Apsys : escalade, bowling, laser game, bar…
Au total, trois parcs sont en exploitation. 5 000 mètres carrés sont aménagés à Boom Boom Villette, dont un bowling de 15 pistes, deux lasers game, des bornes d’arcade, un mini-golf ou un trampoline park en versions junior et adultes. De 50 à 60 anniversaires d’enfants sont prévus chaque week-end. “Au moins, les enfants ne vont pas tout détruire chez vous”, s’amuse Vincent Garcin, qui prévoit d’accueillir des entreprises en semaine. La localisation urbaine inédite du lieu rend toutefois les pics d’affluence difficiles à escompter – réponse dans quelques jours.