Le Grenelle de l’Environnement, le plan de relance et les objectifs fixés dans les télécommunications ouvrent la voie à de nombreuses opportunités. La crise pourrait toutefois ralentir la mise en oeuvre de ces projets.
« Dans un environnement très concurrentiel, l’industrie française gagne en valeur ajoutée. Si l’emploi dans l’activité de production diminue, les besoins d’innovation ont un effet positif sur le marché des ingénieurs et cadres », expliquait récemment au Monde le directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres, Jacky Chatelain. Si l’on regarde la liste des secteurs porteurs en cette période de crise, l’industrie apparaît particulièrement attractive, notamment pour des profils pointus, issus de grandes écoles. Ce sont l’énergie, les équipements mécaniques et l’aéronautique qui tirent leur épingle du jeu. Une étude publiée par le site d’annonces Cadremploi fait ressortir une hausse des offres d’emploi de 46 % dans le pétrole, 94 % dans le nucléaire et 111 % dans la sidérurgie en un an !
L’énergie semble plus que jamais d’actualité. Le Grenelle de l’Environnement a mis en exergue la nécessité de s’orienter vers de nouvelles sources. Les métiers de l’environnement (déchets et risques industriels) rassemblent près de 360.000 personnes, un chiffre à additionner aux professions liées aux énergies renouvelables. On estime que, dans l’éolien, les emplois devraient passer, en Europe, de 154.000 à 320.000 d’ici à 2020. 60.000 de ces postes seraient alors dénombrables en France. Au sein même de la filière, les fabricants d’éoliennes sont les plus gros pourvoyeurs d’emploi, suivis des fabricants de composants et des développeurs de projets. Les opportunités se situent principalement dans les PME, et dans des pays particulièrement en pointe comme le Danemark, l’Allemagne et l’Espagne. Les candidats à l’expatriation pourront rejoindre les Etats-Unis, le marché qui progresse le plus vite dans l’éolien.
« Dans le bâtiment, les professionnels estiment que la construction d’un appartement crée 1,2 emploi par an. Nous pensons faire construire 100 000 logements et donc, en appliquant leurs ratios, créer 120 000 emplois. Dans le domaine des infrastructures, les professionnels nous font espérer la création de 12 000 à 15 000 emplois », a indiqué le ministre de la Relance, Patrick Devedjian. Dans le cadre des 1.000 projets présentés au début de l’année, les travaux publics emportent une large part du gâteau. La présence d’entreprises partout en France, la palette des professions et l’ampleur des constructions à mettre en œuvre l’a emporté. Concrètement, ce sont essentiellement des partenariats public-privé qui seront enclenchés pour piloter la réalisation et le financement des nouvelles infrastructures.
Le gouvernement attend beaucoup de la construction de nouvelles lignes de TGV, de routes ou encore du canal fluvial Seine-Nord. Au-delà des ouvriers, les ingénieurs seront au cœur de ces projets. Dans les bureaux d’études, les jeunes diplômés seront au cœur du dispositif, afin de renforcer les équipes déjà en place. Les travaux publics font actuellement face à un vieillissement des effectifs : un quart des salariés a plus de 50 ans. Dans l’attente du véritable démarrage de ces travaux, et faute de ne pouvoir concerner une majorité des entreprises, la Fédération nationale des travaux publics a d’ores et déjà appelé à amplifier le plan de relance, avec 10.000 projets supplémentaires.
Enfin, les travaux passent également par l’équipement des foyers en réseaux de télécommunications. Bien que le plan de relance ne prévoie pas de volet spécifiquement dédié aux nouvelles technologies, le très haut débit ouvre des portes à toute la filière des services et réseaux de communication. Chez Cadremploi, le nombre d’annonces dans ce secteur a grimpé de 16 % en un an (hébergeurs, fournisseurs d’accès, opérateurs). Centrés sur les contenus, ces professionnels profitent du développement massif de l’ADSL, qui a révolutionné les usages de l’internet, et de ses successeurs, dont la fibre optique.
Le plan « France Numérique 2012 » ambitionne de relier quatre millions de foyers au très haut débit, en particulier tous les nouveaux logements nés du plan de relance. Free et Numéricable ont annoncé avoir d’importants projets dans ce domaine. Afin de développer de nouveaux services, les laboratoires de recherche se renforcent, notamment avec l’embauche de doctorants. Tous les profils sont donc susceptibles d’être concernés par ces potentielles embauches, même si la crise risque d’affecter de nombreux projets.