Si l’Ecosse devenait indépendante, les capacités financières du pays pourraient être fortement affectées.
Le 18 septembre prochain, les Irlandais se prononceront sur l’indépendance de leur pays. D’après une enquête réalisée par Panelbase, 47 % des sondés se déclarent opposés à l’indépendance de l’Ecosse, 47 % sont favorables à une telle mesure et 13 % sont indécis – cette dernière population étant au cœur des enjeux politiques au cours des semaines à venir.
Le pays, qui compte 5.295.000 habitants, devra faire face aux conséquences économiques de sa liberté si le référendum débouche sur l’indépendance du pays. Laquelle ne serait pas sans conséquence sur le Royaume-Uni. « La dette publique du Royaume-Uni augmenterait de 10 % du produit intérieur brut en 2016, tandis qu’une Ecosse indépendante s’engagerait très vraisemblablement, sur le long terme et sans action politique, vers des niveaux intenables de déficit public et d’endettement », expliquent Slavena Nazarova et Gaëlle Bry, économistes au Crédit Agricole.
Le choix de la devise, une question centrale
A court terme, une indépendance de l’Ecosse aurait trois impacts, d’après la « banque verte » : une capacité limitée à gérer les chocs financiers, faute de pouvoir notamment s’appuyer sur les mécanismes de transferts, un endettement conséquent, et de forts coûts administratifs liés à la transition vers un pays indépendant.
Le choix de la devise concourait de manière conséquente à l’assise économique du pays : le gouvernement souhaite conserver l’union bancaire et monétaire avec le Royaume-Uni, mais être financièrement indépendant. Ce choix se heurterait cependant à une éventuelle adhésion à l’Union européenne, tout nouveau membre devant, à terme, passer à l’euro. Le risque d’une fuite des capitaux est en revanche fort, d’après les auteurs de l’étude, dans le cas où l’Irlande couperait les ponts avec la Banque d’Angleterre ou créerait sa propre devise. Le rattachement au système monétaire et financier du Royaume-Uni rassure les marchés.
Les capacités financières du pays en question
En termes budgétaires, l’Ecosse deviendrait davantage dépendante des revenus pétroliers en provenance de la mer du Nord. Ils ont pesé en moyenne pour 15 % des recettes fiscales irlandaises entre 2007-2008 et 2012-2013, mais sont particulièrement volatils. Les prix du pétrole et les aléas liés à la production pourraient donc influer fortement sur l’économie du pays. De plus, ces recettes sont amenées à baisser au cours des prochaines années.
Une action politique orientée vers l’élargissement de l’assiette fiscale semble donc indispensable en cas d’indépendance, sans garantie de succès. « Pour atteindre un équilibre budgétaire durable, l’Ecosse devra restructurer en profondeur son régime fiscal et réduire ses dépenses publiques » dans le cas où l’indépendance serait actée, concluent les économistes.