« Je m’engage à ce que de 4,06 % d’inflation annuelle actuelle on passe en décembre à un rythme annuel de 2 % en moyenne. Le consommateur sentira les effets dès les premiers mois de 2009« , déclarait lundi au Parisien Michel-Edouard Leclerc, quelques jours après le passage du secrétaire d’Etat à la Consommation et à l’Industrie Luc Chatel dans un de ses établissements. Se réaffirmant en défenseur du pouvoir d’achat, il met en avant comme son homologue de Carrefour la libre négociabilité des tarifs telle qu’autorisée par la Loi de modernisation de l’économie. Son précédent coup d’éclat remonte à 2004, où il avait alors épaulé le ministre de l’Economie de l’époque Nicolas Sarkozy dans le cadre d’accords avec les industriels.
Mais qu’il ne réjouisse pas trop vite: selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, les prix dans les hypermarchés Leclerc ont progressé de 5,82 % sur un an. La hausse reste cependant contenue par rapport aux hausses pratiquées par d’autres enseignes: 7 % chez U, Carrefour, Cora, Géant Casino et Auchan, voire 9,4 % chez Monoprix. L’enseigne préfère jouer la carte des services et de la proximité. Ces augmentations de prix pratiquées dans la grande distribution sont à l’origine du sentiment de baisse du pouvoir d’achat tel que ressenti actuellement chez les Français.
« Pour la première fois, depuis le printemps, la consommation a baissé en volume, de l’ordre de 2 à 3%. Ce n’était jamais arrivé. Le contenu du chariot, ce qu’on appelle le panier moyen, baisse« , expliquait fin août le président de Système U Serge Papin. Selon une étude parue jeudi dans l’hebdomadaire professionnel Libre-service Actualités, les prix alimentaires dans la grande distribution ont augmenté de 4,8 % entre août 2007 et août 2008. Les prix des produits d’entrée de gamme et de marques de distributeurs ont plus vite progressé (respectivement 6,5 % et 4,3 %) que ceux des grandes marques (+ 3,6 %).