La Distillerie de Monaco voit plus grand. La PME aspire à davantage développer la commercialisation de ses spiritueux.
Créée en 2017, la Distillerie de Monaco, la seule de la principauté, voit (enfin) plus grand. 280 mètres carrés ont été pris à bail, courant juin, dans le quartier de Fontvieille, pour développer la production et l’affinage de spiritueux, et tripler la capacité de production à 600 000 bouteilles par an, “même s’il faudra fortement accroître les ventes” pour y arriver.
Durant l’année écoulée, cinq personnes (sur un total de dix, désormais) ont été recrutées pour suivre cette expansion, le local actuel de l’Orangerie, une ancienne boutique de pêche du quartier de la Condamine, où trône l’alambic de la maison, étant particulièrement exigu. L’entrepôt est, lui aussi, délocalisé. Le local historique de la distillerie profite, lui, de ces changements pour se muer en bar de dégustation, en plus de la production. Un comptoir a été installé.
Côté distribution, la distillerie, qui a écoulé 100 000 bouteilles l’an dernier, est passée chez Premium craft spirits depuis un an (cavistes, épiceries fines avant l’exclusivité sur ces circuits en septembre 2023), ainsi que chez France Boissons. Des nouveautés pour que l’entreprise puisse progresser plus rapidement : “je ne me paie toujours pas”, souligne son fondateur, Philip Culazzo. De nouveaux marchés ont été ouverts à l’international (Canada, Australie, Macao).
Des produits sur-mesure
Des cocktails ont été réalisés pour l’ouverture du local rénové, en juin : margarita à la liqueur de bigarade, tequila, jus de citron vert frais pressé, sirop d’agave; liqueur de caroube, lait et sirop de canne dans l’esprit d’un café frappé; digestif italien sgroppino revisité.
L’occasion de (re)découvrir les spiritueux de la distillerie, dont la Vodka de l’espoir (40%), filtrée au charbon et redistillée à l’eau de source. “Le charbon apporte de la douceur”, précise Philip Culazzo. Le produit a permis de récolter des fonds suite au conflit en Ukraine. Pour l’hôtel du Cap-Eden-Roc d’Antibes (Alpes-Maritimes), un 5 étoiles, le gin Eden-Roc (40%) a été conçu en 2022 avec un ajout d’épices, de pin parasol, et de cinq agrumes issus des jardins de l’établissement. Un gin à l’esprit très botanique, qui emplit bien la bouche, aussi décliné localement en cocktail (gin, jus de citron, sirop de pin, feuilles de basilic, espuma d’eau de fleur d’oranger).
Dans la gamme permanente, on se laisse tenter par Carruba, la liqueur à la caroube (24%), qui “plaît énormément aux mixologues”. à travailler en expresso martini, en irish coffee ou en café frappé, par la liqueur de bigarade (L’Orangerie), ou bien par le gin aux agrumes (40%), frais et fruité, qui peut être utilisé dans un French 75 avec du champagne et du jus de citron. Un nouveau produit, fruit de trois ans de recherche et développement, doit prochainement être dévoilé.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.