La crainte de commandes en baisse ainsi que des difficultés d’accès au crédit caractérisent les préoccupations des patrons de PME.
La morosité du contexte économique affecte les dirigeants des petites et moyennes entreprises. Le dernier Baromètre Ifop/KPMG/CGPME sur le financement et l’accès au crédit des PME*, réalisé début décembre, témoigne de cette situation tendue : 88 % des dirigeants d’entreprise interrogés se disent inquiets pour l’économie française (en recul de trois points par rapport à l’enquête de septembre).
58 % des sondés sont inquiets pour leur activité dans les mois à venir, les principales difficultés rencontrées par les chefs d’entreprise résidant dans les hausses des prix ou sur les coûts des fournisseurs, une baisse de leur chiffre d’affaires ainsi que des problèmes de trésorerie ou de financement.
Le renchérissement d’un certain nombre de matières premières et la frilosité des clients en raison du peu de visibilité qu’ils ont sur leur activité ou leurs finances constituent des facteurs explicatifs de ces craintes. Selon la Banque de France, entre octobre 2011 et octobre 2012, les défaillances d’entreprises ont progressé de 1,5 %, les secteurs du transport et des activités immobilières étant les plus fortement touchés.
Des besoins en crédit pas entièrement satisfaits
L’accès au crédit, réputé difficile dans ce contexte de crise, semble devenir plus simple pour les PME : seuls 32 % des dirigeants interrogés déclarent se restreindre, en raison de ces difficultés, dans leurs investissements et leurs demandes auprès de leurs banques, contre 36 % en septembre 2012 et 48 % en février 2009. 43 % des patrons estiment cependant que leur banque finance avec des frais élevés ou à des montants plus faibles que souhaités. Les besoins en financement concernent en premier lieu des investissements de remplacement ou d’entretien pour l’exploitation.
La détérioration de l’environnement économique s’est également reflétée, ces dernières semaines, dans la situation de nombreuses entreprises – « En 2012 nous avons été contraints de supprimer 5.000 emplois et on a une prévision de perte de 5.000 cette année », a expliqué ce lundi le président de l’Association nationale des industries agroalimentaires, Jean-René Buisson –, la question de la pérennité des firmes s’imposant comme un enjeu phare pour les chefs d’entreprises : celle-ci passe notamment par l’amélioration de la performance des salariés.
*Réalisé par l’Ifop du 10 au 14 décembre auprès d’un échantillon de 402 dirigeants d’entreprise, représentatif des sociétés de 10 à 500 salariés.