Laurent Cochini, directeur général de l’agence de design musical Sixième Son, décrypte les enjeux de son activité dans un secteur de la communication en pleine ébullition.
«La musique est un langage universel et sous bien des aspects, c’est LE langage de l’amour, capable de toucher tout un chacun. C’est aussi un média devenu essentiel pour les marques car la force de séduction de la musique permet de se différencier mais surtout de créer de la préférence. La démarche créative qui nous anime au quotidien chez Sixième Son est à la base de notre métier de designer : nous créons les costumes que nos clients portent. Le design musical est donc la grammaire, la discipline qui nous permet d’habiller les marques pour lesquelles nous travaillons.
On nous a beaucoup interrogés ces derniers temps sur la multiplication des offres musicales à destination des marques. Y a-t-il réellement un besoin croissant des marques en matière de musique? A quel expert confier cette tâche ? Comment se mettre au service de la marque dans ce domaine?
Les annonceurs ont longtemps abordé la musique uniquement comme un élément de divertissement, un vecteur d’émotions et un outil d’illustration. Or, la musique est un levier de sens et d’impact, qui laisse une trace et permet aux marques de se faire mieux entendre à condition de bien savoir aborder le sujet. Pour émerger, less can be more.
«Le concept doit primer, et le support est une finalité»
La multiplication des canaux de communication est sans aucun doute un appel à une cohérence sans faille, à la constance entre tous les signes émis par la marque qui finissent par créer de la valeur. Avec l’importance croissante prise par le digital, beaucoup se trompent en pensant support avant de penser conceptualisation. Je ne crois pas à la fonction de créatif-support. Bien au contraire, le concept doit primer, et le support est une finalité. Le parallèle avec la construction d’un territoire visuel doit tomber sous le sens. L’identité visuelle s’impose comme le plus puissant des signes autour duquel se greffent d’autres éléments visuels, à la condition d’avoir bâti un territoire graphique qui sert ses valeurs, son positionnement, contribue à sa compréhension et à son attractivité. Sous l’angle sonore, les termes se posent de façon identique. Pour créer de la valeur avec la musique, un titre connu ou inconnu, la marque a au préalable besoin de définir une stratégie musicale et une identité sonore bien construites.
Notre travail de designer musical et la force de notre conseil nous permettent de répondre aux besoins musicaux des marques en élaborant au préalable la stratégie à adopter. Vient ensuite notre travail de création sur mesure. Enfin, des expertises connexes comme la création d’activations musicales ou de Brand Content nous permettent d’enrichir le champ d’expression de la marque en gardant une cohérence dans la ligne éditoriale musicale. Aujourd’hui la création d’un univers musical de marque ne s’improvise pas. C’est un vrai métier autant que l’est le design et le branding d’une marque. La condition est la pertinence de l’expertise en question, la profondeur de son contenu, et le respect avec lequel elle s’exerce au regard de la marque et des autres expertises.
On en revient finalement à l’amour, celui que l’on éprouve grâce à la musique mais aussi celui qui est indispensable pour les marques, pour les comprendre, les accompagner et leur permettre de se différencier, de créer de la préférence.»
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