La Revue du vin de France s’appuie sur le travail récurrent de ses dégustateurs pour singulariser son guide, dont l’édition 2020 vient de paraître.
Dans sa 25ème édition, le « Guide des meilleurs vins de France » de la Revue du vin de France distingue dix domaines qui décrochent trois étoiles, ainsi que 28 domaines qui passent à deux étoiles. Autant de bons points attribués suite à l’évaluation régulière des vins, par le panel de dégustateurs du premier magazine dédié aux vins de qualité (200.000 lecteurs print et 400.000 visiteurs uniques mensuels). Le titre s’est diversifié dans l’événementiel. Denis Saverot, directeur de la rédaction de la Revue du vin de France, nous en dit plus.
Comment se distingue votre guide dans son univers ?
Nous proposons un guide d’auteurs, qui se distingue par la qualité de ses dégustateurs. 11 dégustateurs (Olivier Poussié, Olivier Poels, Jean-Emmanuel Simond…) s’occupent de différentes régions et signent leurs articles. Nous proposons la sélection des meilleurs domaines. Nous ne souhaitons pas proposer un « catalogue » de vins, mais nous concentrer sur la qualité de ceux-ci. L’infrastructure du groupe Marie-Claire nous permet de poursuivre l’aventure sur papier.
Comment travaillent vos dégustateurs ?
Toute l’année, nous évaluons la qualité des vins. Nous nous focalisons sur l’homogénéité de la gamme de vins. N’importe quel domaine peut produire sur une parcelle un vin explosif, exceptionnel… Il est plus difficile d’avoir un vin d’entrée de gamme de très bonne qualité et des cuvées plus spécifiques, plus pointues sur de grands domaines. Nos dégustateurs sont aussi des auteurs de la RVF. Ils ont la chance de sillonner le vignoble, ce qui permet de goûter régulièrement le vin. Le vin évolue. C’est un produit vivant qu’il faut pouvoir déguster après la mise en bouteille, deux ans après la mise en bouteille, cinq ans après… Un même vin peut se présenter de manière totalement différente.
« Les vins nature captent une clientèle plus jeune »
Quelles évolutions marquantes avez-vous repéré ces dernières années ?
Les hiérarchies extrêmement statiques que l’on connaissait il y a quinze à vingt ans sont battues en brèche par l’émergence d’une nouvelle école du vin : vins bio, biodynamiques et maintenant nature. Il y a une demande forte de produits « plus naturels », mais les vins produits en agriculture conventionnelle ne sont pas déraisonnables en pesticides ! La fermentation transforme l’essentiel des composants.
Pourquoi les vins nature connaissent-ils un tel engouement ?
Le succès des vins nature fait notamment suite à une lassitude à ce qu’était l’élite des grands vins, notamment des grands Bordeaux, dont les prix se sont envolés ! Un Cheval Blanc Saint-Emilion est passé de 120 francs en 1993 à 600 euros aujourd’hui. Cela pousse les consommateurs à découvrir des vins plus accessibles, qui se consomment tout de suite. Par essence plus fragiles, les vins nature se consomment dans l’immédiat, ce qui correspond à la demande d’une clientèle plus jeune. Même si les grands noms sont chahutés, l’émergence des vins nature prouve que les consommateurs restent attachés à la catégorie vin.
Comment souhaitez-vous faire évoluer le guide ?
L’enjeu numéro un, c’est l’anglais. Les professionnels lisent tous la revue, mais il nous faut être présent sur la langue des affaires. Nous travaillons sur un projet digital, mais il faut aussi que nous développions nos recettes sur le numérique. Nous avons la chance d’éditer le premier site non-marchand dédié au vin, qu’il nous faut rentabiliser.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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