« Les marchés ont perdu tout repère. Les Américains appellent cela une situation de capitulation. La crise est multiforme. Elle touche une foule d’acteurs et presque toutes les classes d’actifs : les actions, les obligations des entreprises, les dérivés de crédit, les matières premières« , explique au Monde Jean-Pierre Petit, chef économiste chez Exane BNP Paribas en ce vendredi que l’on pourrait qualifier de noir pour les marchés.
A 11 heures, on constatait des baisses de 6,43 % à Paris, – 7,96 % à Francfort et – 5,65 % à Londres. Ces chiffres suivent le signal pessimiste envoyé hier soir depuis les Etats-Unis. Le Dow Jones a en effet clôturé en baisse de 7.33% et est passé sous la barre des 9.000 points pour la première fois depuis août 2003. Ce matin, les Bourses asiatiques clôturaient elles aussi en très fort recul. La Bourse de Tokyo terminait la semaine en abandonnant 9,62 %, à son plus bas niveau depuis 1987. Yamato Life, un assureur japonais non coté, a déposé son bilan aujourd’hui.
Pour le Premier ministre Gordon Brown, « ces temps nouveaux nécessitent de nouvelles idées. Nous devons abandonner les dogmes périmés et adopter de nouvelles solutions« . Il s’exprimait ce matin dans une tribune publiée par le Times. Sa contribution se présente comme un prélude au G7 qui doit se réunir ce vendredi à Washington. « La situation est très grave mais dans le même temps nous pouvons résoudre les problèmes si nous agissons vite, énergiquement et de façon concertée« , a pour sa part estimé le directeur général du Fonds monétaire international.
Les solutions préconisées sont multiples face à cette crise. Ainsi, l’Allemagne refuse tout plan d’ampleur européenne mais souhaite assouplir les règles comptables, et en appelle à une décision internationale sur la responsabilité des dirigeants coupables de mauvaise gestion. L’Etat français a pour sa part crée une société dans le but de recapitaliser Dexia, une structure juridique qui pourra servir si d’autres établissements venaient à se retrouver en difficulté. Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson aspire à davantage de cohérence dans les décisions: « nous devons prendre soin de nous assurer que nos actions sont étroitement coordonnées et communiquées de sorte que l’initiative d’un pays ne soit pas prise aux dépens d’autres ou de la stabilité du système dans son ensemble« , a-t-il indiqué.
Ce vendredi s’annonce capital dans la suite de cette crise, entre chute généralisée des places boursières et activisme de la part des gouvernants. 17:38 – Le CAC 40 clôture en baisse de 7,73 % au terme d’une séance agitée.