Jeux vidéo, FabLab… Lors d’échanges auprès d’étudiants en multimédia et internet, des professionnels ont insisté sur la notion de création.
« Cette machine n’a pas de cerveau, utilisez le votre ! » David Forgeron, directeur du FabLab rattaché au Carrefour numérique de la Cité des sciences et de l’industrie, a misé sur une formule choc pour capter son auditoire. Vendredi 20 février, les étudiants du département Métiers du multimédia et l’internet de l’IUT de Bobigny (Seine-Saint-Denis), une des composantes de l’Université Paris 13 Nord, étaient réunis pour la journée annuelle d’interactions avec des professionnels des métiers du Web et de la communication, Point Com.
Le fonctionnement des outils de communication – sites Web, applis, jeux vidéo… – et la création ont constitué le cœur des échanges. Les potentiels créateurs d’entreprise ont ainsi pu découvrir les moyens de tester leur projet « grandeur nature » avant de se lancer dans le grand bain avec le Pepite Creaj-IDF (pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat), porté par la communauté d’établissements Université Sorbonne Paris-Cité. Les étudiants peuvent y disposer d’outils de sensibilisation, de formation et d’accompagnement à l’entrepreneuriat. Paris 13 Nord dispose quant à elle de son incubateur, Incub’13, qui ambitionne de fédérer au-delà de la sphère de l’université.
Comprendre le fonctionnement des technologies pour mieux s’en emparer
Au laboratoire de fabrication (FabLab) de la Cité des sciences, la logique de création est également présente, sous une autre forme. Il s’agit ici d’explorer la convergence entre le numérique et la fabrication, au moyen de machines à commande numérique. « Tout ce qui y est fait doit être reproductible, dans l’univers de la fabrication d’objets », précise David Forgeron. « Nous sommes entourés de technologies, mais comment fonctionnent-elles ? Si on ne s’intéresse pas à leur fonctionnement, on reste prisonniers de l’entreprise qui les a crées », complète-t-il. Il n’est pas question pour autant de donner toutes les réponses en main aux apprentis fabricants : des médiateurs assurent la relation entre les porteurs de projets.
De la nécessité de bien collaborer
Enfin, il a aussi été question de création, mais sous la forme du lancement d’un studio de jeux vidéo, pour Julien Jean-Alexis, fondateur d’Agooloo Studios. « Il faut agir d’abord par passion, puis penser à l’aspect financier », explique cet ancien consultant, qui a entre-temps quitté ses fonctions dans l’informatique pour se consacrer à la musique. Si le choix d’Android s’est imposé à lui pour la simplicité de développement et la possibilité de coder sur PC, le recrutement d’un graphiste a en revanche été bien plus compliqué. Pour son premier jeu, Scooter of Love, son premier contact « a proposé de très beaux personnages, mais inexploitables… »
Des difficultés de communication et d’adaptation ont, de plus, eu raison de la collaboration entre les deux hommes, mais Julien Jean-Alexis a ensuite trouvé un professionnel plus adapté à ses besoins. Actuellement en phase de développement d’un nouveau jeu, l’entrepreneur conseille de consigner par écrit les procédures de collaboration dans le cadre d’un tel projet, de soigner son réseau, et de penser aux évolutions économiques de son secteur. « On pense que tout est bouché dans l’univers du jeu vidéo sur mobile. Or, le game design est intrinsèquement lié à la monétisation du jeu. Celui-ci doit donner envie de payer », a-t-il insisté auprès d’un auditoire acquis à sa cause.