Créateur de la start-up Hub-Grade, Brieuc Oger décrypte, à travers son expérience, les enjeux auxquels sont confrontés les nouveaux entrepreneurs.
«J’ai eu la chance de mener des projets sportifs à un niveau semi-professionnel en voile en équipage, et j’étais très impliqué dans le management des projets. Le goût d’avoir une vision à 360 degrés des projets m’est venu, puis j’ai pu mener un projet d’entreprise en incubation», explique le fondateur d’Hub-Grade, Brieuc Oger, âgé de 25 ans. Depuis juin 2015, cette start-up basée à Lyon, dont le projet a été lancé huit mois auparavant, met en relation des propriétaires de bureaux et de potentiels locataires. Il revient sur son parcours d’entrepreneur.
Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles à un créateur d’entreprise, et pourquoi?
C’est de réussir à convaincre, encore faut-il être convaincant dans ce qu’on raconte, ce que l’on veut faire… Il faut être attractif. En France, il y a un peu le mythe de l’entrepreneur qui réussit tout seul, or, il faut trouver des relais et rechercher des compétences qu’on n’a pas. Quand on commence, il faut savoir demander, et il faut permettre aux gens qui viennent nous donner un coup de main de prendre des responsabilités. Avoir une bonne idée, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant : il faut en faire le maximum, et le mieux possible. Etre entrepreneur est très reconnu par la société, mais personne ne nous guide chaque matin, on est un peu face à soi-même. Il faut réussir à ne rien lâcher, c’est l’ascenseur émotionnel en permanence. C’est facile d’être bon quand tout va bien, c’est moins facile sinon… Les grands sportifs savent rebondir quand ça va un peu moins bien. Les entrepreneurs qui réussissent sont presque tous passés près d’un échec !
Entre votre projet de création d’entreprise et les opérations effectives, quels sont les éléments qui vous ont surpris et, au contraire, auxquels vous vous attendiez?
En se lançant dans l’entrepreneuriat et surtout quand on fait des études de management, on a l’impression qu’il suffit de faire des jolis tableaux pour que tout se passe bien. Alors que dans les faits, on n’arrive jamais à suivre le plan initial, c’est du test and learn permanent ! A un moment, on se dit qu’on tiendra les plans durant un moment donné, mais je n’imaginais pas, il y a un an, que l’on aurait trois salariés, bientôt un quatrième… Mes plans à trois ans seront caducs dans six mois. C’est d’ailleurs sans doute ce qui rend cette aventure si passionnante.
Que recommanderiez-vous à un créateur de start-up en devenir?
On peut gagner beaucoup de temps en jouant avec nos relations. Il faut utiliser notre réseau, ou y aller au culot. Les incubateurs, accélérateurs… aident énormément. Je suis incubé par l’EM Lyon depuis plus d’un an. Le projet n’aurait certainement pas avancé aussi vite sans cet accompagnement. Cela permet aussi de débloquer d’autres financements, d’autres aides… Au fur et à mesure, le projet gagne en légitimité. Quand j’ai commencé à travailler sur Hub-Grade, je n’y connaissais rien à l’immobilier ni au web. Sur le web, ça n’a pas été un avantage, mais nous avons pu regarder le marché de l’immobilier d’un point de vue extérieur. Notre force, c’est d’apprendre en fonction des besoins de nos clients.
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