Bars et restaurants fermés, hôtels désertés : face aux mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, la start-up Brigad accompagne les indépendants qu’elle recense. Un dispositif gouvernemental va voir le jour.
Plateforme spécialisée dans la mise en relation de travailleurs indépendants avec des employeurs dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, Brigad a subi de plein fouet la fermeture précipitée des bars-restaurants le 14 mars dernier – son activité a aussitôt chuté de 80%, après une baisse d’environ 35% au cours des jours précédents. « Depuis le début du mois, l’ambiance était morose », témoigne Florent Malbranche, CEO et cofondateur. Pour autant, la start-up, qui recense 15 000 indépendants, dont 2000 équivalents temps-plein qui travaillent en moyenne chaque jour (commis de cuisine, maîtres d’hôtel, barmans…), a décidé de les soutenir.
Dès le dimanche 15 mars, Brigad a mis en place un fonds de soutien interne destiné à ses membres « les plus actifs », qui réalisent l’équivalent d’un mi-temps grâce à la plateforme. Dans l’attente d’un dispositif mis en place par le gouvernement, l’entreprise a annoncé leur garantir 75% des revenus moyens réalisés en janvier et en février. « Cela va nous coûter entre 150 000 et 200 000 euros. C’est énorme pour une start-up, mais très en ligne avec nos valeurs », indique Florent Malbranche. De plus, l’entreprise prendra en charge la différence entre le remboursement de la Caisse primaire d’assurance maladie et le prix d’une consultation en secteur 1 pour ses membres ne disposant pas d’une mutuelle santé.
Après avoir mis en place une hotline destinée à répondre aux questions de ces auto-entrepreneurs privés de lieux où exercer leurs métiers (dont les démarches administratives), Brigad s’est rapproché de la plateforme Yoopies pour proposer à ses membres en mesure de travailler des missions de garde d’enfants afin de soulager, dans cette période difficile, le personnel hospitalier. Les circonstances exceptionnelles poussent Brigad à se diversifier : la start-up a intensifié ses démarches pour faire connaître ses services auprès des cliniques, hôpitaux ou établissements spécialisés qui recherchent des bras en cuisine, mais aussi dans la grande distribution – des discussions sont engagées avec plusieurs enseignes.
Des aides gouvernementales à venir
« Nous appuyons l’initiative incitant l’Etat à mettre en place un fonds pour les indépendants, qui sont les moins protégés mais travaillent le plus pendant la crise. Il est important de s’intéresser aux indépendants, dont l’arrêt d’activité est subi. La bonne nouvelle est que le gouvernement l’a entendu », poursuit Florent Malbranche.
Un fonds de solidarité, doté d’un milliard d’euros pour le mois de mars, permettra le versement d’une aide défiscalisée aux TPE, indépendants, micro-entrepreneurs et professions libérales ayant fait l’objet d’une fermeture administrative ou ayant subi une perte de 70% de chiffre d’affaires en mars 2020 par rapport au mois de mars 2019, d’après les informations disponibles à l’heure où nous écrivions. « Le montant de l’aide et la période retenue pour évaluer l’impact de la crise ont été au cœur des discussions », précise Florent Malbranche.
Un premier volet permettra aux entreprises de bénéficier d’une aide d’un montant égal à la perte déclarée de chiffre d’affaires en mars 2020, dans la limite de 1500 euros. Un second volet, instruit par les régions, s’adressera aux entreprises (d’au moins un salarié) bénéficiant du premier volet de percevoir une aide complémentaire de 2000 euros lorsqu’elles se trouvent dans l’impossibilité de régler leurs créances exigibles à trente jours, ou qu’elles se sont vues refuser un prêt de trésorerie d’un montant raisonnable par leur banque. Les demandes pourront être déposées à partir du 1er avril.