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Comment la start-up Abricot veut réinventer les rencontres en ligne

3 min de lecture
Antoine Géraud - Abricot - Cofondateur

La start-up Abricot développe depuis trois ans un site de rencontres basé sur les discussions physiques. Elle s’est adaptée au confinement, raconte Antoine Géraud, cofondateur.

Confinement et fermeture des lieux et commerces « non essentiels » obligent, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, les rencontres physiques sont quasiment proscrites. Or, la start-up parisienne Abricot (dix personnes), créée en 2017, en a fait son créneau : parier sur la force du dialogue réel entre deux individus, dans un bar par exemple, pour réussir sa mission « d’entremetteur 2.0 ». En une semaine, son équipe a adapté l’offre, avec une salle de visio-conférences numérique. Antoine Géraud, cofondateur, nous en dit plus sur Abricot et son adaptation aux nouvelles règles.

Pourquoi avez-vous lancé Abricot il y a trois ans ?

Antoine Géraud – On s’est construit sur la base d’expériences décevantes de plusieurs sites et applications de rencontres. Quand j’étais étudiant, j’étais très heureux sur ces réseaux, mais au bout de trois ans, je me suis rendu compte que j’avais passé plus de temps à swiper et à dépenser beaucoup d’argent qu’à faire des rencontres… et j’étais toujours célibataire. Les sites leaders du marché créent de la rétention. Ils n’ont aucun intérêt à ce que leurs utilisateurs rencontrent l’âme sœur. Parallèlement, on se rend compte qu’aujourd’hui, les Millennials sont très forts pour draguer sur internet mais perdus lorsqu’il s’agit de le faire dans la rue. Nous avons donc créé une offre qui parle aux 20-35 ans en utilisant le digital comme un moyen, et pas comme une fin en soi.

Comment se distingue Abricot par rapport à ses concurrents ?

Nous posons des questions à nos nouveaux utilisateurs, et nous nous occupons de la recherche. Avec l’institut Louis Bachelier, nous avons conçu un algorithme, et nous envoyons trois profils tous les jours à nos utilisateurs. Les chat rooms sont le principal cimetière des amours naissants : 80% des matchs (un désir mutuel entre deux personnes) ne commencent jamais sur les sites de rencontre. Avoir un premier contact par messagerie n’est pas le meilleur moyen de faire une rencontre. Nous fixons une date, un lieu, et nous échangeons les numéros la veille de la rencontre. Nous recontactons chaque personne 48 heures après l’entrevue, et on ne renvoie plus de nouveaux profils s’ils souhaitent se revoir.

Quels sont les résultats de cette méthode ?

Nous avons organisé plus de 10 000 rencontres. Le taux de succès que l’on mesure, c’est le nombre de « couples » pour qui on a organisé une rencontre qui veulent se revoir une deuxième fois : 64%. Environ 30% des personnes qui se rencontrent sont en couple pour au moins deux mois.

« Une nouvelle fonctionnalité développée en sprint »

De quelle manière vous êtes-vous adaptés au confinement ?

Nous avons souhaité pouvoir continuer à organiser des rencontres. Nous avons voulu adapter la visioconférence au marché de la rencontre. Nous avons développé le produit en une semaine. Pendant la visioconférence, un assistant virtuel lance des sujets de discussion, des jeux… Les dates durent en moyenne deux heures physiquement, 1h15 à 1h30 en virtuel. Nous avons eu un nombre de mails de soutien très impressionnant : beaucoup de gens sont seuls chez eux. Durant le confinement, les gens se rendent à quel point compte que la vie qu’on avait avant était fabuleuse. En interne, nous avons deux développeurs et une designeuse. Nous avons travaillé en sprint jour et nuit durant une semaine.

Quel est votre business model ?

Jusqu’alors, nos utilisateurs pouvaient nous laisser un pourboire, pendant deux ans. En moyenne, nous percevions 12 euros. On s’attendait à beaucoup moins ! Aujourd’hui, un premier pilier autour du coaching est en cours de développement. Deuxième pilier, créer un business model à la commission (des activités que l’on pourrait réserver directement sur Abricot : musées, activités… en plus des bars). Un célibataire dépense environ 600 euros par an dans sa vie sentimentale : verres, cadeaux, fleurs… On veut pouvoir faire livrer un bouquet de fleurs par exemple après un rendez-vous.

Quels sont vos objectifs de développement ?

Nous venons de finaliser une levée de fonds à hauteur de 700 000 euros. Nous développons une application mobile pour une sortie en mai-juin. Nous communiquerons ensuite de manière massive dans les grandes villes françaises.

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