Un webdocumentaire met en lumière la précarité qui frappe de nombreux jeunes âgés de 18 à 25 ans, et leurs stratégies pour s’en sortir.
Diffusé depuis ce jeudi, le webdocumentaire « Ma vie à deux balles » propose de suivre six jeunes, âgés de 18 à 25 ans, qui ont érigé la débrouille en véritable mode de vie. Afin de faire face à la précarité, ils s’emparent du Web, explorent les différentes facettes de la solidarité, ou déménagent en pleine nature. La réalisatrice du documentaire, Sophie Brandström, nous présente les enjeux de cette création.
Quel constat vous a incité à vous consacrer à la débrouille parmi la génération des 18-25 ans ?
C’était aux alentours de la dernière élection présidentielle que nous avions envie de faire un constat sur la situation des jeunes en France. Nous avons vite réalisé que les jeunes entre 18 et 25 ans étaient une génération « entre parenthèses ». Il n’y a pas d’aide pour cette tranche d’âge et souvent ils ne sont pas encore intégrés dans le monde du travail. Soit ils sont soutenus par la famille, soit ils se débrouillent et vivent dans la précarité. Avec le producteur David Waldman, nous avons voulu parler, de toutes les stratégies de contournement déployées par ces jeunes pour s’en sortir avec seulement « deux balles en poche ».
Les différentes personnes que vous avez rencontrées tentent de tirer parti au maximum des bons plans, astuces, promotions… Selon vous, cette attitude est-elle uniquement due à leur situation financière actuelle, ou est-ce un véritable « mode de vie » ?
Je pense qu’ils se sont tous adaptés à un mode de vie pour survivre et avancer vers la quête d’autonomie. Certains subissent plus que d’autres leur précarité, mais tous vivent une vie qui n’est pas triste. Ils ont des idées, un sens de la débrouille et de l’imagination pour améliorer leur quotidien.
Morgan est très écologique alors vivre dans une yourte avec Claire ne lui pose aucun problème. Il a une passion pour l’éco-construction et rêve de développer un éco-village. Thibault subit plutôt sa vie et cherche à s’en sortir petit à petit en s’appuyant sur les structures d’urgence. Il rêve de vivre avec ses enfants. Noémie aime sa vie telle qu’elle est. Elle voulait des enfants à tout prix, alors pour les élever elle s’appuie sur les ressources du Web. Jeanne et ses colocataires ont choisi leur mode de vie. Elles veulent « vivre au dessus de leurs moyens ». Joffrey sauve l’espoir au travers de petits savoir-faire. Julien vit quant à lui sa vie à Paris en s’appuyant sur l’entraide.
Comptez-vous suivre ultérieurement les protagonistes du webdocumentaire ?
Nous espérons faire vivre les personnages dans un 52 minutes. Leur vie change vite, nous aimerions les accompagner encore un peu pour filmer leur débrouille et témoigner de leur quotidien. Nous aimerions raconter la quête d’autonomie pour chacun d’entre eux, leurs objectifs de vie et leurs stratégies pour y arriver. Leurs vies s’entremêleraient dans un montage alterné.