Fan de métal ? Impossible d’échapper au Hellfest. Le festival se décline dans un bar, au centre de Paris, accessible aussi bien aux initiés qu’à la clientèle du quartier.
« Bienvenue en enfer ! », promet le Hellfest Corner. Pour sa semaine inaugurale, l’accès à ce nouveau bar, rue Quincampoix, dans le 4ème arrondissement de Paris, s’effectuait uniquement sur liste. Un moyen de rassurer les riverains, qui craignaient de voir débarquer des hordes de métalleux. Et pour cause : le célèbre festival dédié aux musiques extrêmes, organisé depuis 2006 à Clisson (Loire-Atlantique), génère 180.000 entrées sur trois jours – la session du 19 au 21 juin 2020 affiche déjà complet. Il a même fait l’objet d’une thèse ! C’est pourtant loin de ses terres d’attachement qu’il trouve aujourd’hui un prolongement, de surcroit sans être un lieu de concert.
« A ma connaissance, c’est la première fois qu’un festival ouvre son propre bar permanent, estime Matthieu Drouot, directeur général délégué de Gérard Drouot Productions, une société qui organise plus de 500 événements par an, créée par son père en 1986. Nous n’avons pas fait d’étude de marché ! » Gérant du Hellfest Corner et coactionnaire avec Laurent Rossi, dirigeant dans l’industrie musicale, il souligne l’attachement des participants au Hellfest : « la marque, dont nous sommes propriétaires, est très forte et dépasse les seuls visiteurs du festival. Il y a un fort enthousiasme et, dès le lundi matin, on ressent un manque. Il fallait poursuivre cette énergie collective. »
« Les bars sont des lieux de vie au Hellfest »
Dès lors, pourquoi un bar ? 440.000 litres de bière ont été écoulés lors de l’édition 2019 du Hellfest, soit 880.000 pintes. Kronenbourg assure l’approvisionnement des festivaliers grâce à un système de pipeline, branché sur des camions-citernes. Plus de 18.400 litres de vin ont été vendus, principalement du muscadet, production locale oblige. 25 bars sont répartis sur le site.
En gestation depuis un an, le projet du Hellfest Corner s’est donc recentré sur cette idée, concrétisée en février avec l’achat du fonds de commerce du bar Dr. Feelgood (qui reste ouvert dans le 11ème arrondissement). Un lieu déjà connu de la communauté métal, qui dispose de deux niveaux pour séparer le bar de la boutique, et doté d’une licence IV. Les travaux se sont déroulés entre juin et décembre, supervisés par les décorateurs du festival. Une fois franchie la porte ornée du logo du Hellfest, l’espace a en effet été dégagé afin d’accueillir les groupes et des événements.
Des cocktails à la bière
Le bar, lui aussi décoré, a été reconstruit au fond de la salle. Cinq personnes composent l’équipe. Le sommelier Philippe Jamesse, qui a travaillé durant dix-huit ans dans un hôtel de luxe et restaurant gastronomique de Reims, a conçu la carte des vins, avec « une sélection élégante à un prix raisonné. » Bien entendu, la bière occupe une place de choix : Kronenbourg 1947 (disponible principalement en CHR), 1664 Blanche, Grimbergen blanche et rouge, et d’autres références issues du portefeuille House of Beer. Exception, la bière à la marque Hellfest, brassée en Vendée par Mélusine, doit faire son entrée prochainement.
Au-delà des traditionnels cocktails du monde de la nuit (Long Island, Cosmopolitan…), le Hellfest Corner dispose d’une offre de six créations autour de spiritueux et du champagne. Six autres cocktails à la bière ont été développés : Cervoise (sirop de citron, vin blanc, bière), Red Witch (pastis, cidre, bière, crème de cassis), Molotov (vodka, bière, sirop de grenadine), Zone (tequila, triple sec, bière, rhum blanc), Hooligan’s soup (bière, cidre, vodka, crème de cassis), Métal 7 (Jack Daniel’s, IPA, sucre de canne, jus de citron). Des shots sont aussi disponibles.
Au sous-sol, une vaste boutique regroupe l’offre merchandising du Hellfest, ainsi qu’une sélection de vinyles. Après un lancement réussi, une question taraude les managers du bar : faudra-t-il rester ouvert durant les trois jours du festival, en juin, ou au contraire considérer que l’esprit du Hellfest ne s’exprime qu’à Clisson durant cette période ? La réponse n’est pas encore tranchée.
Mise à jour du 20 décembre : un bar-restaurant devrait aussi ouvrir à Nantes (Loire-Atlantique) en 2020.